Il n’est pas nécessaire d’être un grand clerc pour découvrir le « sale gamin », le rebelle qui, mois après mois, année après année, perturbe et perturbera l’avenir plus ou moins prestigieux que ses parents lui ont créé. Sur la photo de couverture prise à l’aéroport de La Havane à Cuba – il travaillait à l’époque pour une compagnie pétrolière – le fringant jeune touche-à-tout d’un aventurier qui ose tout. Paul Mirat ne se laisse jamais tenter par le pathos habituel d’une flopée d’autofictions qui nous ennuient avant de nous agacer.
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Au contraire, son style est alerte, nerveux, léger, sans prétention. Il ne veut rivaliser avec personne. Il parle simplement de sa vie passée et présente. Il se moque de lui-même et nous fait sourire et rire lorsqu’il nous propose ses tribulations anglaises, américaines ou sud-américaines.
L’âme aventureuse
Parce que Paul est passionné d’aviation, il faut lire ses lignes sur les frères Wright pour s’en convaincre. Il a voyagé pour former sa jeunesse que l’on ne peut qu’admirer. Il rapporte toujours une histoire incroyable. Il a une âme d’aventurier, il va et vient, respirant l’air de Londres, de Buenos Aires ou de San Francisco.
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Il ne sait pas rester en place (j’en connais un autre !) « Avril 1974, j’ai dix-huit ans et je croupis au lycée (ah, quel pire ennemi que l’ennui !) quand, tout à coup, Giscard me donne la majorité […] C’est donc d’un pas précipité que je me dirige vers les bureaux de la caserne Bernadotte, bien décidé à décrocher mon billet pour Tahiti. » Le voilà, là-bas, « au cap du monde » (1). Il ne cessera jamais de décamper. Il aime l’air pur des horizons magnifiques. Aujourd’hui encore, avec sa « voiture », il sillonne le Béarn, le Pays Basque, les Landes, le Gers.
La légèreté elle-même
Ses zigzags sont une érudition fluide, une mémoire vive, des souvenirs délicats, des surprises et des enchantements. Je le répète, Paul Mirat aime rire. Bien sûr, comme tout le monde, il peut avoir sa tristesse, sa douleur, mais cela ne lui importe pas, il erre avec son béret et sa plume. Ses histoires sont la légèreté même. Les célébrités que nous rencontrons perdent souvent de leur superbe. Comme on dit en Béarn : « Qu’èm chic de causa ! » » (2) Et qu’on ne me dise pas qu’il est un auteur local. Cela n’existe pas. « L’universel est le local sans murs », comme l’a si bien écrit Miguel Torga.
Paul Mirat, Zigzags, Éditions Monhélios, p. 143.14 euros.
(1) Au bout du monde.
(2) Nous sommes petits.
Rendez-vous au Parvis
Le nom Mirat est très connu en Béarn. Petit-fils du peintre dont l’auteur porte le même nom, Paul Mirat a eu une première carrière dans l’exportation de vins du Sud-Ouest vers l’Angleterre avant de se reconvertir dans l’imprimerie et l’édition puis de travailler dans la communication à la mairie de Pau. Il est l’auteur d’ouvrages relatifs à l’histoire locale. Il est membre titulaire de l’Académie de Béarn.
Il viendra à la rencontre de ses lecteurs ce mardi 12 novembre à 18 heures au Parvis -Espace culturel Leclerc de Pau. Entrée gratuite, réservations conseillées au 05 59 80 80 89 ou par mail : [email protected].