Façades exceptionnelles. Des portes qui s’ouvrent sur des intérieurs élégants. Tout au long des 300 pages du livre De belles demeures à Poitiersle lecteur découvre une ville à travers différentes perspectives. Ceux de deux passionnés d’histoire de l’art et de photographie.
Daniel Clauzier est, entre autres, guide conférencier dans les musées de Poitiers et attaché au service du patrimoine du Grand Poitiers. Maud Pidérit est également historienne de l’art mais photographe professionnelle. Amis dans la vie depuis vingt ans, les deux co-auteurs ont collaboré main dans la main pour livrer un travail époustouflant en termes d’images et de recherche historique.
« J’ai vraiment redécouvert ma ville »
« Ce livre fait partie d’une série avec Royan, le Cap Ferret, Niort… La maison d’édition La Geste m’a contacté pour inclure Poitiers mais je ne me voyais pas appeler les propriétaires. J’étais sur le point de refuser et La Geste, qui avait déjà travaillé avec Élisabeth Morin, nous a mis en relation. »
Maud Pidérit a rejoint l’aventure à la demande de Daniel Clauzier. Tous deux rencontrent Élisabeth Morin-Chartier, ancienne députée européenne et présidente de la région Poitou-Charentes, et Suzanne Mathieux-Ségeron, architecte d’intérieur. Les deux femmes ouvriront leurs carnets d’adresses respectifs et ne recevront que trois ou quatre refus.
“Je ne voulais pas qu’on se limite aux hôtels particuliers ou aux maisons bourgeoises, cadre Daniel Clauzier. Maisons de type « ouvriers », maisons d’architectes et d’artistes figuraient parmi nos choix. » Au final, et un peu contre toute attente, 153 maisons apparaissent dans cet ouvrage, dont 73 intérieurs. « J’ai vraiment redécouvert ma ville, s’enthousiasme Daniel Clauzier. La moitié des maisons étaient nouvelles pour moi ; Je ne les avais jamais étudiés et j’ai découvert des trésors cachés comme des fresques dans un grenier. »
Vers un deuxième tome ?
Après un an et demi de travail tant pour des recherches historiques que pour des exigences iconographiques, l’ouvrage nous transporte de l’époque gallo-romaine à nos jours avec une réelle facilité de lecture.
Daniel Clauzier a consulté un grand nombre de documents d’archives départementales et municipales, des ouvrages sur Poitiers, des plans et permis de construire. « même si certaines résidences [m’] j’ai eu du mal ». « Les propriétaires ne connaissaient pas tous l’histoire de leur maison mais on a remarqué qu’ils cultivaient la notion de passage, avec la volonté de la respecter »préciser les co-auteurs.
Cependant, la maison d’édition a choisi de ne montrer aucun humain sur les photos. Un parti-pris dont les co-auteurs n’ont pas évoqué. « Nous avons quelques animaux de compagnie en photos ; ça donne de la vie et de l’échelle”assure Maud Pidérit, tombée amoureuse d’une villa non loin du plateau dominé par un gigantesque rocher (p. 238). Daniel Clauzier, quant à lui, a été émerveillé par l’histoire de la façade de la maison Sartoris, œuvre du peintre Jacques Antoine Sartoris, oublié à Poitiers mais connu, notamment, à La Roche-sur-Yon (p. 136). .
Les co-auteurs estiment qu’il reste encore beaucoup de belles maisons à découvrir à Poitiers et ses environs. Et nous sommes prêts pour un deuxième volume.
« Belles demeures de Poitiers », de Daniel Clauzier et Maud Pidérit, sous la direction d’Élisabeth Morin-Chartier, aux éditions La Geste, 328 pages. 50 €.