sous couvert d’insalubrité, destruction massive de livres dans la bibliothèque

sous couvert d’insalubrité, destruction massive de livres dans la bibliothèque
sous couvert d’insalubrité, destruction massive de livres dans la bibliothèque

De son côté, Damien Meslot, maire Les Républicains (LR) de Belfort, conteste la destruction des 35 000 documents. « Chaque année, il est censé y avoir un désherbage à la bibliothèque. Mais depuis dix ans, cela n’a pas eu lieu”, dit-il, pour justifier le volume. Le désherbage est un processus qui consiste à renouveler l’espace de réserve en supprimant par exemple les magazines qui ne sont plus d’actualité. Et le maire se veut rassurant. Cette tâche n’ayant pas été réalisée depuis 10 ans, “Une commission de trois employés de la bibliothèque est mise en place”. Son objectif est d’étudier les 35 000 documents pour déterminer lesquels conserver ou non. « Dans ceux qu’on ne peut pas garder, il y a une partie qui sera jetée. Mais il y en a aussi que nous pouvons vendre ou donner.”précise Damien Meslot.

Concernant cette commission d’étude, Chantal est plus dubitative. Elle conteste les propos tenus par le maire. Selon cette dernière, des binômes d’employés, issus de tous les services de la bibliothèque, ont été constitués pour procéder au désherbage. Pour le salarié, il est poussé à jeter un maximum de documents. “Il nous est demandé d’évacuer au plus vite le plus de documents possible” Chantal s’exaspère. « Le maire dit que c’est une petite partie qui va être jetée, mais en réalité cela représente beaucoup de documents. » Une note interne, consultée par Les trois, confirme également l’ampleur de l’opération. ” Une grande partie sera vouée à la destruction. » pouvons-nous lire.

Le groupe d’opposition désapprouve l’ampleur, mais conteste également la légalité de l’opération. La destruction a lieu « en dehors de tout cadre légal », déplore le communiqué du groupe d’opposition. Elle fait notamment référence à la loi n° 2021-1717 relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique. Selon eux, le conseil municipal doit valider l’acquisition, mais aussi la suppression des livres et donc valider le désherbage. « Or, aucune politique documentaire formalisée n’existe dans la Ville de Belfort », dénonce le groupe d’opposition. Dans des documents internes consultés par Les troisl’opération actuelle porte bien son nom de “désherbage”. Interrogé à ce sujet, Damien Meslot assure qu’il est inutile de réunir le conseil municipal pour mettre en place une politique documentaire. “Pour l’instant, les 35 000 documents sont à l’étude”conclut-il.

C’est une toute autre réalité décrite par plusieurs témoins de la bibliothèque. “ J’ai vu des cartons de documents, au sous-sol, destinés à aller à la déchetterie. J’ai aussi vu des périodiques dans les bennes de la déchetterie. confirme une organisation syndicale. Selon cette dernière, les agents de la déchetterie ont confirmé la remise des documents. Dans la note citée précédemment, on peut également lire que « l’évacuation se fera en interne » et ” les agents techniques sont autorisés à effectuer des déplacements quotidiens à la déchetterie. »

 
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