Figure au statut fragile mais privilégié parmi les « gens du livre », l’éditeur occupe un rôle clé dans la production du livre, qui s’exprime par la mention de son nom sur les couvertures. Parce que sa fonction principale est d’amener un texte à un lectorat, l’éditeur entretient un équilibre constant mais instable entre la politique de l’offre et la politique de la demande, entre l’audace et l’opportunisme, entre la création et son commerce. De quelle histoire s’inscrit l’activité de l’éditeur ? Quels types de discours tient-il sur son métier ? Comment cette figure nourrit-elle l’imaginaire social ? Autant de questions qui trouvent des réponses dans ces pages.
Si l’édition française a fait l’objet de nombreuses publications, Anthony Glinoer réalise la première synthèse entièrement consacrée à la figure de l’éditeur, à la croisée de l’histoire du livre, de la sociologie des pratiques culturelles et des études littéraires. Un vaste corpus de mémoires, romans, ouvrages savants, films et entretiens a été mobilisé pour faire ressortir, de manière vivante et illustrée, l’être d’éditeur, tant dans ses pratiques que dans ses discours et dans les représentations. qui les entourent, entre diabolisation et célébration.
Anthony Glinoer est sociologue littéraire et historien de l’édition à l’Université de Sherbrooke, au Québec. Il dirige la revue en libre accès Mémoires de livres / études sur la culture du livre. Nous lui devons notamment Naissance de l’éditeur (with Pascal Durand, Les Impressions nouvelles, 2005), L’époque des Cénacles (avec Vincent Laisney, Fayard, 2013) et Bohême. Une figure de l’imaginaire social (Presses de l’Université de Montréal, 2018).