Nous avons « Mater dolorosa » du Croate Jurica Pavicic

Nous avons « Mater dolorosa » du Croate Jurica Pavicic
Nous avons « Mater dolorosa » du Croate Jurica Pavicic

Bruno Menetrier, blogueur et collaborateur du groupe de lecture 20 Minutes Livres, recommande « Mater dolorosa » de Jurica Pavicic, paru le 5 septembre 2024 aux Éditions Agullo.

Sa citation préférée :

« Elle est restée avec lui. Parce que c’est ce que font les mères. Les fils sont toujours une torture pour les mères. » »

Pourquoi ce livre ?

  • Parce que le Croate Jurica Pavičić continue sa description désillusionnée de son pays tourmenté par les souvenirs de l’ère socialiste et les traumatismes d’une guerre encore récente. On apprécie encore ce conteur désabusé d’histoires tristes, rythmées par les vents des Balkans, jugo ou bora.
  • Parce que ses livres valent vraiment le détour et ses textes elliptiques, bien que non-dits, lourds de sens et d’histoire, marquent fortement le lecteur par la peinture fataliste d’un pays aux couleurs des vestiges du socialisme passé et des traumatismes de la guerre plus récente. Entre la maladie de l’amiante, la pollution de l’ancienne usine de PVC, les souvenirs de tragédies récentes comme l’opération Oluja (1995), Split est une ville qui « grince sous le poids de son propre désordre ».
  • Parce que la noirceur un peu désespérée du sujet est contrebalancé par l’humanité des personnages et la profonde empathie de l’auteur pour ses créatures. Le récit, très factuel, est construit de petites phrases courtes et sèches qui suggèrent des silences épais et lourds de sens entre les acteurs.
  • Car au fil des trois histoires qui vont s’entremêler Au fil des chapitres (la mère Katja, la fille Inès et le flic Zvone), le lecteur se demandera où ces événements vont le mener. Jusqu’à une fin inhabituelle pour un roman noir mais sur le ton désillusionné qui est celui de Juric Pavičić.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Une jeune fille issue d’une très bonne famille est retrouvée assassinée après une soirée alcoolisée dans un club. Au vu des indices laissés sur place, la foudre va s’abattre sur la famille Runjić. À moins qu’un autre suspect ne soit un coupable idéal.

Les personnages. Katja Runjić, la mère qui ne trouve refuge que dans le calme de l’église. Mario, le fils qui lâche rarement ses manettes de jeu. Inès, la jeune fille qui travaille dans un hôtel dont le patron est aussi son amant. Et puis Zvone, Krivić et Tomaš, les flics. Bref, tous les acteurs d’un bon roman noir.

Les lieux. Split en Croatie au cœur des Balkans, ville natale de l’auteur. ” […] Split – cette ville dure et exigeante, chaque jour plus rude et plus laide. Une ville, réalise-t-elle, qu’elle n’aime pas autant qu’elle l’imaginait. »

L’époque. Aujourd’hui mais avec le poids du passé : les vestiges de l’ancien socialisme ainsi que les traumatismes de la guerre récente.

L’auteur. Jurica Pavičić est née sur la côte dalmate en 1965, dans ce qu’on appelait alors la Yougoslavie avant de devenir la République de Croatie en 1991 lors de l’explosion des Balkans. On l’a découvert en 2021 avec « L’eau Rouge », son premier roman traduit en français. C’est le quatrième.

Ce livre a été lu avec. fidélité aux histoires tristes et désillusionnées de cet auteur, des histoires sombres mais profondément humaines, racontées avec une plume un peu sèche, exactement comme on les aime.

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