Margot Lepage et Gilles Prilaux, de Somme Patrimoine, sortent le livre « Albertine Sarrazin et les filles du tour 9 » – Albertine et les « filles du tour »,

Margot Lepage et Gilles Prilaux, de Somme Patrimoine, sortent le livre « Albertine Sarrazin et les filles du tour 9 » – Albertine et les « filles du tour »,
Margot Lepage et Gilles Prilaux, de Somme Patrimoine, sortent le livre « Albertine Sarrazin et les filles du tour 9 » – Albertine et les « filles du tour »,

Ils viennent de sortir un livre sur Albertine Sarrazin et les autres femmes internées à la citadelle : Margot Lepage, responsable du service action culturelle et développement public, et Gilles Prilaux, archéologue et ingénieur de recherche, reviennent sur leur projet.

De ” l’école de préservation », ou plutôt prison pour mères célibataires vagabondes, à prison pour femmes après la dernière guerre, la citadelle de Doullens fut – aussi – un lieu d’internement pour les femmes. L’égérie est l’écrivaine Albertine Sarrazin, échappée des lieux en 1957. Elle est à l’origine de ce projet de livre : « Lorsque nous avons ouvert la citadelle il y a quelques années, nous avons travaillé avec une société sur des contenus sonores immersifs, et nous avons commencé parler d’Albertine Sarrazin et en faire un livre », explique Margot Lepage. Lorsqu’elle découvre des graffitis de prisonniers en mars 2023, les choses s’accélèrent. ” En recherchant le nom d’Albertine Sarrazin, nous avons constaté qu’il manquait un travail d’enquête. Concernant la prison des femmes, nous n’avons pas eu les mêmes explications sur les peintures murales. Cela a éveillé notre curiosité. On s’est dit qu’il manquait tout un récit : on avait des sources qu’il fallait étayer », relate Gilles Prilaux. Le duo a cherché les sources dans les archives départementales de la Somme… mais aussi celles d’Ille-et-Vilaine ! ” Parce que les archives de la prison y ont été transférées », informe Margot Lepage. Sur la période 1945-1957, il y a eu près de 545 prisonniers. ” Il n’y a pas qu’Albertine au centre de l’échiquier. »

Ce travail d’investigation pour développer ce travail a duré près de deux ans pour Gilles Prilaux et Margot Lepage. Le but est de documenter au mieux et de vulgariser le parcours et les conditions de détention de toutes ces « filles du tour ». En Picardie, « turne » signifie chambre délabrée, bidonville. ” Je n’ai jamais été aussi fier d’écrire un livre. En tant qu’archéologue, j’écris de manière assez technique, mais ici j’ai pu sortir de ma zone de confort et m’attaquer réellement à la matière humaine. Nous formons un super duo ! » estime Gilles Prilaux, qui poursuit : « ce livre est inédit, sourcé, c’est un bel aperçu qui concerne tout un pan de l’histoire de la citadelle ».

Comment est structuré ce travail ? La première partie aborde le cadre juridique de la détention des femmes dans le passé, à partir du Code civil de 1804. « Et nous montrons comment, concrètement, comment ce cadre juridique est mis en œuvre », indique Margot Lepage. On passe ensuite de cet aspect technique aux récits humains, où l’on met en lumière le parcours de quelques détenus à partir de documents. ” C’était une véritable enquête, nous avons pris plaisir à rechercher cette véracité historique. Nous avons réalisé des portraits robots de tous les profils possibles », exprime Gilles Prilaux. Vient ensuite une grande partie – la moitié du livre – consacrée à l’icône locale Albertine Sarrazin. Avec des documents inédits pour démarrer. Biographie, extraits de ses écrits, photos, son évasion rocambolesque, sa rencontre avec son mari à Doullens… Doullens, qu’elle et des centaines d’autres détenus ont connu à travers les serrures, les murs et les barreaux.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Prix ​​littéraires du Salon du livre
NEXT « Mon travail de photographe était déjà en cours. C’est la même chose pour mes romans »