On lit le thriller « Les Deux Faces du Monde » de David Joy

On lit le thriller « Les Deux Faces du Monde » de David Joy
On lit le thriller « Les Deux Faces du Monde » de David Joy

Bruno Menetrier, collaborateur du groupe de lecture de 20 Minutes Livres, recommande « Les Deux Faces du Monde » de David Joy, paru le 29 août 2024 aux Éditions Sonatine.

Sa citation préférée :

« – Ce que je sais, c’est que le racisme a plusieurs visages. – Qu’est-ce que ça veut dire ? – Cela signifie que ce pays a été fondé et perpétué par la suprématie blanche. »

Pourquoi ce livre ?

  • Parce qu’on adore ces romans sombres où tous les ingrédients sont rassemblés dès les premières pages en vue du drame inévitable. Ces histoires fortes avec des personnages bien dessinés. Ces textes qui mettent en lumière les fractures de nos sociétés et parlent haut et fort d’une cause juste.
  • Parce que David Joy poursuit son travail de dénonciation des défauts de son pays : il s’en prend ici au racisme, péché originel du pays. C’est Shawn Cosby (dans Sang des innocents) qui, déjà en début d’année, nous avait prévenus : l’esclavage est le péché fondateur de ce pays « une tache incrustée à jamais dans les fondations ». David Joy, fin connaisseur des lignes de fracture qui traversent son pays, nous en offre ici une nouvelle et brillante illustration.
  • Car avec quelques personnages bien documentés, David Joy nous entraîne de manière convaincante dans une démonstration rigoureuse, sans manichéisme outrancier ni effets ostentatoires, en prise directe avec le quotidien d’aujourd’hui : le racisme ordinaire des bons citoyens, celui qui est souvent ignoré. « Je pense que nous avons la très mauvaise habitude de croire que si nous ne parlons pas de quelque chose, cette chose disparaîtra », nous dit-il.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Une jeune femme noire redécouvre l’héritage de l’esclavage de sa ville. Elle recouvre de peinture rouge une statue brandissant le drapeau confédéré. Ses actions vont rouvrir des blessures que l’on voulait croire refermées et attiser des tensions entre des populations que l’on voulait croire apaisées.

Les personnages. Toya, une jeune étudiante noire en arts graphiques qui vient rendre visite à sa grand-mère Vess. Le shérif John Coggins et son adjoint Ernie. Un inquiétant voyageur, suprémaciste blanc. Et même quelques fonctionnaires locaux corrompus, soupçonnés d’être secrètement membres du Ku Klux Klan.

Les lieux. Une petite ville de Caroline au pied des Appalaches, région natale de l’auteur. Une région qui nous a apporté certaines des plus belles plumes de la littérature américaine.

L’époque. De nos jours (2019). Nous voici donc après le massacre de juin 2015 à Charleston, où un suprémaciste blanc qui brandissait le drapeau confédéré avait assassiné plusieurs personnes de couleur dans leur église.

L’auteur. Depuis sa retraite au fin fond de sa région natale, l’Américain David Joy, disciple de Ron Rash, poursuit son travail rigoureux de dénonciation des travers de la société américaine contemporaine.

Ce livre a été lu avec beaucoup d’intérêt pour ce roman qui se lit agréablement mais qui met en lumière ce qu’on ne veut pas toujours savoir sur le racisme ordinaire car, comme le dit l’auteur, « il y avait un certain réconfort à se taire ».

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