Rose-Marie Delbaere est devenue aphasique après un accident vasculaire cérébral. Cette Nordiste surmonte son handicap en écrivant un livre après chaque voyage, une manière pour elle de transformer l’adversité en création. Son 17e livre, sur la Gironde, débute par une préface de son ami le Bassois Paul Bourgin-Barel.
Professeure diplômée de mathématiques, Rose-Marie Delbaere a dû tout réapprendre en 2001 lorsqu’un accident vasculaire cérébral a bouleversé sa vie, entraînant un profond trouble du langage. C’était l’aphasie. Un bras droit immobile, une vision altérée et une perte de mémoire. De retour à la maison, elle a jeté son fauteuil roulant. Elle a pris un livre qu’on donne aux enfants pour apprendre à lire, la méthode Boscher. « Mon rôle d’enseignante avait pris le dessus. »
« Mon cerveau est plus lent mais je suis vivant »
Devenue présidente des aphasiques du Pas-de-Calais, cette pianiste a décidé de former une chorale pour aphasiques. D’un naturel positif, elle a réussi. Et les voyages qu’elle aime deviennent des livres. Elle a traversé des continents, vu mille régions, et enrichi ces croisières de récits fictifs, ponctués de nombreuses illustrations, un repère pour les aphasiques. A chaque fois, on retrouve les aventures de Victor et Marie. « C’est important de faire passer le message qu’il faut se lancer dans des projets un peu fous. Mon cerveau est plus lent mais je suis vivante. »
Une préface d’un Bassois
Samedi, la ch’ti était de passage en Haute-Loire, avant le congrès national des aphasiques de France à Saint-Etienne. Elle s’est rendue avec son mari à Bas-en-Basset, pour voir Paul Bourgin-Barel et sa femme, qu’elle a rencontrés en 2022 lors d’une croisière en Gironde, thème de son dernier livre. Elle a demandé à son amie d’écrire la préface du livre. « Ensemble, nous souhaitons sensibiliser le grand public à l’aphasie, une maladie méconnue qui peut toucher n’importe lequel d’entre nous à n’importe quel moment. Grâce à Rose-Marie, mon regard a changé. »
« Les aphasiques en Gironde », 15€
