Le festival Livres dans la Boucle inaugurait cette année un nouveau lieu central. Exit la place de la Révolution, le chapiteau avait cette fois été installé dans le parc de Chamars le temps d’un week-end. Pas de quoi nuire à la fréquentation de la foire, toutefois. Au contraire : de mémoire de libraires, on n’avait pas vu de telles files d’attente à Besançon depuis des années. Résultat : plus de 13 500 livres vendus cette année et plus de 30 000 visiteurs.
Les « plus »
Ce succès doit beaucoup au panel d’auteurs invités, bien sûr, et, en particulier, aux têtes d’affiche. Gaël Faye, bien sûr, qui a passé deux jours à dédicacer quasiment sans interruption (il avait même sa propre file d’attente). Toujours souriant et accessible, le chanteur et romancier a vendu plus de 400 livres à lui tout seul. Bernard Minier, lui aussi, véritable bourreau de travail – il a dédicacé plus de 350 livres – mais aussi Olivier Norek qui a vendu plus de romans dans la ville franc-comtoise qu’à la grande foire du Livre sur la place – sachant que certains lecteurs qui l’avaient vu à Nancy sont revenus le voir à Besançon !
Bref, des poids lourds qui ont attiré de nombreux lecteurs mais qui n’expliquent pas à eux seuls les foules : de nombreux auteurs ont trouvé leur public, dans la littérature générale, dans la littérature jeunesse mais aussi dans la bande dessinée (Christian Durieux, le scénariste du roman graphique L’éternité béante (tout vendu). Autres points positifs : les rencontres éclectiques, qui ont bien fonctionné, mais aussi l’ambiance générale sous le chapiteau : des auteurs visiblement heureux d’être là et un public à l’unisson. « J’ai vu une jeune fille de 15 ans fondre en larmes devant Marie Pavlenko, elle était tellement émue de la rencontrer, elles se sont serrées dans les bras », raconte l’une des libraires.
Les « moins »
Le plus gros inconvénient est toujours le même : l’absence de certains auteurs derrière les tables de dédicaces, dont certains n’hésitent pas à faire de longues pauses. « Certains ne jouent pas le jeu de la dédicace, résume un libraire, c’est à l’organisation de leur dire d’être là. Cela nous porte préjudice. » Des absences, donc, mais aussi des défections de dernière minute, comme chaque année. Sauf que cette fois, il s’agissait d’auteurs très attendus – on pense notamment à Philippe Besson et Cécile Coulon.
Le « oui, mais » (ou le contraire)
Le lieu en lui-même fait l’unanimité. Chamars, son parc (et ses arbres qui rendraient la chaleur plus « supportable » sous le chapiteau) est un bon choix. Seule (petite) réserve : selon certains, les abords du chapiteau gagneraient à être plus conviviaux, avec des « food trucks pour les snacks et les boissons ».
Enfin, côté BD, beaucoup d’habitués ont clairement fait l’impasse sur le festival, préférant clairement l’ancienne formule où les auteurs de BD avaient leur propre espace, au Scénacle. Le stand sous le chapiteau a pourtant très bien fonctionné, attirant un nouveau public.