Un Niortais membre du jury Inter Livre présidé par Isabelle Huppert

Un Niortais membre du jury Inter Livre présidé par Isabelle Huppert
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Ce jour-là, il travaillait et il rentrait à la maison pour déjeuner. Patrick Babayou a écouté le 13/14 de France Inter, la station “qu’il écoute depuis qu’il est petit”. Et il a entendu son nom ! C’est ainsi que ce mercredi 3 avril 2024, il a appris la nouvelle : il faisait partie des 24 auditeurs triés sur le volet parmi 2 500 candidats venus de toute la France pour devenir jurés du Prix Inter du livre.

“Tu seras un homme, mon fils, si tu lis”

Le 2 juin, ce Niortais de 54 ans qui travaille dans une banque se réunira pour délibérer à la Maison de la radio à Paris avec 23 autres lecteurs et Isabelle Huppert, présidente du 50e édition. Intimidé ? « Non, je le prends comme une rencontre : cela fait partie des liens que les livres créent entre les gens. »

Le Prix Inter Livre a son poids dans la vie littéraire. Et son influence sur les ventes de livres. Cette année, un boulanger, un peintre en bâtiment, un retraité, un demandeur d’emploi, un médecin ou encore un paysagiste devront départager entre dix romans en compétition.

Pour être candidat, vous devez indiquer dans une lettre quel type de lecteurs vous êtes. En 2023 déjà, Patrick Babayou avait tenté sa chance sous la forme d’une autofiction : « C’était ma volonté de lecteur, je m’imaginais laisser mes livres à mes petits-enfants. » Il récidive en 2024. Cette fois en envoyant un texte rédigé sous forme de plainte officielle : « Plainte pour infraction » pour ne pas avoir été sélectionné l’année précédente. Avec juste ce qu’il faut d’autodérision : “C’est aussi un jeu.”

« Mes parents étaient lecteurs, il y a toujours eu des livres partout dans mes souvenirs d’enfance, c’est une constante, un héritage. Ma mère disait un peu : « Tu seras un homme, mon fils, si tu lis. “En même temps, il y avait des ouvrages qu’il fallait avoir lu, les classiques, mais en même temps, on me disait : ne te prive pas de ce qui te rend heureux”dit Patrick Babayou.

De Jules Verne à Carlos Ruiz Zafón

Enfant, il développe une passion pour Jules Verne. Adulte, il aime varier les genres. Ne cédez pas à la monomanie. Avec une assiduité pour la littérature japonaise et l’œuvre de l’Espagnol Carlos Ruiz Zafón, auteur de L’ombre du vent. Le genre de livre « ce que nous proposons et puis nous envions ceux qui vont le commencer ».

Nous lisons seuls. Mais le livre est un pont jeté vers les autres, témoigne Patrick Babayou. Parce que ça fait parler, entre amis, sur les réseaux sociaux : qu’est-ce que tu lis ? Avez-vous apprécié? « Je ne suis pas forcément quelqu’un qui approche les gens, je suis un peu introverti, je peux paraître froid. Le livre me connecte au monde : c’est une de mes manières d’être au monde. » Lorsqu’il travaillait à Paris, il a acheté un roman parce qu’il avait vu quelqu’un le lire dans le métro. Et en tant que fidèle de l’Inter, il ne manque pas dimanche Masque et plume. En sachant par expérience avec quels critiques il se sent connecté : « Si certains disent qu’ils ont détesté un livre, cela me donne tout de suite envie de l’acheter… »

En préparation du 2 juin, il s’est acheté un petit cahier à grands carrés. Sur les dix romans à avaler, il lui en reste sept. « J’écris des choses, des extraits, je gratte, pour marquer la mémoire. » Pour ainsi dire, le journal de bord de cette drôle d’aventure. À laisser à vos petits-enfants ?

 
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