“Une fois qu’on a attrapé le virus, on lit !” – .

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Comment les écrans cohabitent-ils avec le livre ? Les jeunes lecteurs sont-ils toujours attirés par la magie de la littérature ?

Avec l’omniprésence des écrans, quelle place occupent les livres auprès des jeunes lecteurs ? Le baromètre du Centre national du livre (CNL) montre que 80 % des jeunes de 15 à 24 ans lisent. Mais cela prouve que le décrochage scolaire augmente au fil des enquêtes : un jeune sur cinq déclare ne pas lire du tout. Celui qui ouvre un livre, que lit-il ? La bande dessinée prospère dans toutes les tranches d’âge, mais particulièrement auprès des jeunes lecteurs, à l’instar des mangas et des bandes dessinées qui connaissent un bond de plus de 11 % depuis 2021. Ce qui tend à prouver qu’un livre sans images ou sans gros bloc peut avoir un effet répulsif. . L’étude montre également que le temps passé devant un écran éloigne les gens des livres. Les 15-24 ans y passent plus de quatre heures par jour.

Les jeunes lisent différemment, mais ils lisent

C’est vrai que nous avons souvent devant nous des jeunes qui n’aiment pas lire, qui n’ont pas envie de lire et pour qui lire est presque une punition.reconnaît Hélène Vignal, auteur d’un remarquable « Queen Kong » dans la collection l’Ardeur aux Éditions Thierry Magnier, c’est comme si la lecture était un virus que l’on aurait pu ou non attraper. Une fois que vous l’avez compris, vous lisez et lisez. On peut vivre sans, sans lire, mais c’est dommage car il y a tout un tas de choses qui ne seront pas développées.
Eunice s’est plongée dans les livres lorsqu’elle était en huitième année. Elle n’a jamais abandonné le nouveau style romantique qu’elle aime. Aujourd’hui lycéenne, elle s’intéresse également à la mythologie grecque, à Stephen King et a même lu « Phèdre » de Racine. L’attrait des écrans est grand, mais elle essaie quand même de «donner la priorité à la lecture« .

Hélène Vignal, avec une quinzaine de romans à son actif, dont la moitié destinés aux adolescents, reconnaît que le profil des lecteurs a changé. “Notre défaut est d’analyser les pratiques des jeunes à partir de notre expérience. Nous avions seize ans dans une autre société, nous avons grandi avec d’autres références et c’est très compliqué de projeter notre analyse de leur pratique avec une expérience très différente, dans une société qui n’a rien à voir avec elle. Par exemple, ils écrivent beaucoup, ils ont une pratique d’écriture beaucoup plus développée que nous. Ils lisent sur les écrans, des lectures brèves, des lectures incisives qui ne sont pas forcément des lectures de fiction, qui sont plutôt des lectures d’actualité, des nouvelles.

« Les expériences des personnages de romans sont aussi des expériences initiatiques pour les lecteurs »

Hélène Vignal se souvient de ses émotions de jeune lectrice : « J’adorais les textes, j’adorais les histoires de vie. Les expériences de vie des autres me fascinaient. J’ai aussi cherché à m’évader. Quand j’ai réussi à me lancer dans un livre, j’ai tout oublié autour de moi. C’était un peu une expérience du Saint Graal. Je ne l’aurais pas dit comme ça à l’époque, mais j’essayais de comprendre la vie, le monde. Les expériences des personnages du roman sont Aussi expériences initiatiques pour les lecteurs« .

L’éditeur Thierry Magnier a créé la collection L’Ardeur à destination d’un public adolescent. Hélène Vignal signe un explosif »Reine Kong», un récit initiatique de la découverte de sa sexualité par une adolescente. Son auteur estime que la littérature est l’espace même de liberté : «Pour moi, il faut parler de tout, pas de n’importe quelle façon. Le livre conseillé à partir de 15 ans évoque clairement son plaisir. “Cette jeune fille découvre cette merveille qu’est le plaisir. Elle se dit, ça marche très bien, est-ce que ça peut marcher aussi bien avec des garçons, puisqu’on me dit que c’est super aussi à deux ? Alors elle part à l’aventure. Elle explore et ne s’arrête pas à un seul partenaire, elle en aura plusieurs. Elle ne va pas rester avec des expériences insatisfaisantes et surtout, elle ne souhaite pas être en couple.“Sauf que cette liberté a un prix compte tenu de ce qu’on attend d’elle dans le groupe auquel elle appartient.”Historiquement, sortir de la cage s’est accompagné de sanctions brutales» comme l’écrit si bien Virginie Despentes dans Théorie de King Kong. Hélène Vignal signe à deux mains, son titre est aussi un clin d’œil à Despentes. “Nous écrivons de très beaux poèmes, de très belles allégories sur la liberté, mais nous disons rarement que la liberté n’est pas confortable.

Queen Kong est un texte féministe

La singularité de l’écriture d’Hélène Vignal, c’est qu’elle a retrouvé la voix de cette jeune fille. A tel point que le texte a été plusieurs fois mis en scène et qu’il ouvre un espace d’échange avec ses lecteurs. Des lectrices majoritairement féminines. “J’ai de très beaux échanges autour de ce texte qui me parle de leur rapport à leur corps, au plaisir, à la sexualité, au désir qu’elles ont pour peut-être faire bouger un peu les lignes sur ce qu’on attend du comportement féminin, sur ce qu’on attend aussi. du couple. C’est merveilleux d’avoir ces échanges.« Les jeunes hommes portent un autre regard sur cette histoire d’émancipation : »Ils vont plutôt me solliciter de manière assez provocatrice sur le fait que certaines personnes peuvent être assez choquées par le fait qu’une fille recherche le plaisir et ne cherche pas à être en couple. On a parfois des débats assez intenses, parce qu’ils ont parfois une vision un peu archaïque, selon moi, du féminin. J’annonce assez vite la couleur sur le fait que je suis féministe et que ce texte est un texte féministe« .

 
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