« Alienés », une histoire de fous – Libération

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Histoire

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Le cahier Livres de Libécas

L’historien Anatole Le Bras a puisé dans les archives pour partager des histoires personnelles, permettant de mieux comprendre la vie des internés et de leurs familles au XIXe siècle.

Albin Le Gouallec est né dans l’arrière-pays lorientais, le 3 décembre 1839. Il grandit dans la ferme de ses parents, en compagnie de ses trois sœurs. Bientôt, des symptômes bizarres apparaissent. Il court, il coupe des arbres, il se déshabille. Pour revenir de la grand-messe du dimanche, il ne suit pas le parcours ordinaire, met ses sabots sous un bras, son chapeau sous l’autre et marche seul en plein hiver. Parfois, il va à la pêche avec un râteau. Peut-être que tout cela vient du trop grand effort qu’il fit, un jour, pour soulever une pierre sur la lande de Kerquiton.

Les véritables complications commencent vers 1870. Dès lors, Albin se met nu et parcourt la campagne, ravageant les récoltes, cassant les carreaux de la chapelle des fleurs – peut-être même s’en prenant à la fille du meunier. Ses projets de mariage sont contrecarrés, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Il fait honte à ses parents, qui lui reprochent également de ne pas faire sa part de travail, alors même qu’ils ont consenti d’importants efforts financiers pour lui, notamment en payant son remplacement dans le service militaire, comme c’est le cas. était possible à l’époque. Albin ne voit pas les choses comme ça : «Ils m’en voulaient parce que je savais un peu lire, et s’ils avaient appris, ils en auraient su autant que moi.

«Ils m’ont emmené de force à l’écurie»

Puis tout change. C’est Albin qui dit : «Un jour Le Sec et Jean Marie Guillemot, le forgeron, sont venus me chercher au grenier, ils sont venus plusieurs fois, je l’ai fait

 
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