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un réquisitoire « vers l’avenir » pour les victimes de violences sexuelles

Après avoir requis des peines de 4 à 20 ans de prison contre les 51 accusés du retentissant procès des viols en série en , le parquet a “regardé vers l’avenir” mercredi, espérant que le verdict attendu en décembre sera “un message d’espoir pour victimes de violences sexuelles.

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« Par votre verdict, vous voulez dire que le viol ordinaire n’existe pas, que le viol accidentel ou involontaire n’existe pas. Vous délivrerez un message d’espoir aux victimes de violences sexuelles”, a insisté Laure Chabaud, l’une des deux représentantes du ministère public, s’adressant au tribunal correctionnel du Vaucluse (sud).

“Vous restituerez une part de son humanité volée à Gisèle Pelicot”, a-t-elle ajouté, face à la septuagénaire, devenue une icône de la cause féministe depuis sa décision de refuser le huis clos au premier jour de ce procès hors norme, le 2 septembre. , à Avignon.

Pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, elle avait été droguée à son insu par son désormais ex-mari, Dominique Pelicot, qui l’avait violée et livrée à des dizaines d’hommes recrutés sur internet.

« Par votre verdict, vous signifierez aux femmes de ce pays qu’il n’est pas inévitable de souffrir, et aux hommes de ce pays qu’il n’est pas inévitable d’agir. Vous nous guiderez dans l’éducation de nos fils, car c’est par l’éducation que le changement viendra », a-t-elle ajouté.

“Pas de formule magique”

Son discours concluait trois jours de réquisitions menées à toute vitesse contre les 50 coaccusés de Dominique Pelicot, contre lesquels le parquet a requis entre 4 et 18 ans de réclusion criminelle. Pour Dominique Pelicot, qui a eu 72 ans ce mercredi, la peine maximale de 20 ans d’emprisonnement a été requise lundi.

“Il y aura un avant et un après” procès des viols de Mazan, a en tout cas espéré la magistrate, une formule qu’elle avait écrite, a-t-elle précisé, “avant” d’être utilisée lundi par le Premier ministre Michel Barnier.

Mme Chabaud a également espéré que les peines qui seront prononcées lors du verdict, prévu le 20 décembre au plus tard, amèneront les accusés à “une conscience réelle et profonde” de leurs actes, “notamment sur la notion de consentement”.

Le magistrat a en revanche regretté qu’au cours de ces 12 semaines de débats « surgisse parfois de cette salle une communion inquiétante entre les accusés, conduisant à une détente inappropriée ».

De même, elle a fustigé la « formule magique » de plusieurs prévenus, qui ont répété « ne pas avoir eu l’intention » de violer Gisèle Pelicot, « pour écarter leur responsabilité » : « Sachez, messieurs, que les formules magiques ne fonctionnent pas devant les tribunaux, “, a-t-elle affirmé.

Le procureur général a enfin espéré que « l’ampleur du combat qui doit être mené » susciterait « une prise de conscience collective, sociétale » : « Ce procès est une pierre dans l’édifice que d’autres après nous continueront de bâtir. Ce procès est une étape sur le chemin long et sinueux de la reconstruction », a-t-elle conclu.

Du côté des parties civiles, Gisèle Pelicot s’est abstenue de prendre position après cette mise en examen : « Il est important que le processus judiciaire soit respecté et Mme Pelicot y tient particulièrement, c’est pourquoi elle ne fera aucun commentaire sur la des peines, aucun commentaire, aucun avis sur ces réquisitions», a réagi l’un de ses deux avocats, Me Stéphane Babonneau, à la sortie de l’audience.

Avant de donner la parole aux avocats de la défense, qui s’exprimeront à partir de 14 heures (13 heures GMT) – avec la plaidoirie de Me Béatrice Zavarro pour Dominique Pelicot -, l’autre avocat général, Jean-François Mayet, avait bouclé les réquisitions contre le accusé, qui avait crescendo depuis lundi.

« La justice, pas la vengeance »

En moins d’une heure, il a d’abord requis 16 ans de prison contre Jérôme V., 46 ans (venu six fois à Mazan), 17 ans contre Dominique D., 45 ans (qui est venu six fois chez lui). également), et 17 ans contre Mohamed R., un retraité de 70 ans déjà reconnu coupable de viol aggravé.

« Dix-sept ans de réclusion criminelle, nous ne sommes qu’à trois ans de Dominique Pelicot, alors qu’en réalité, il n’est concerné que quelques minutes dans la vie de Dominique Pelicot. C’est une disproportion totale», s’insurge l’avocat de Mohamed R., selon qui «la justice n’est pas une vengeance».

Finalement, une peine de 18 ans a été demandée contre Romain V., un retraité venu également six fois à Mazan. Rejetant toute responsabilité sur Dominique Pelicot, il a expliqué qu’il recherchait du « lien social ».

Ces réquisitions, nettement plus sévères que la moyenne générale des condamnations pour viol en France, qui était de 11,1 ans en 2022, avaient déjà été qualifiées lundi de « stupéfiantes » et « disproportionnées » par d’autres avocats de la défense, qui critiquaient la poursuites pour avoir demandé sous l’emprise de « l’opinion publique ».

 
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