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le Parlement européen repousse et assouplit encore la loi

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Vue aérienne d’une zone de la forêt amazonienne déboisée par des incendies illégaux dans la municipalité de Labrea, État d’Amazonas, Brésil, prise le 20 août 2024. EVARISTO SA / AFP

Ce revers dans la lutte contre la déforestation a été rendu possible grâce à une alliance de voix de droite et d’extrême droite. Jeudi 14 novembre, le Parlement européen a approuvé le report d’un an de la loi contre la déforestation, mais aussi un nouvel assouplissement du texte, que craignaient d’autres groupes.

Ce vote relance un cycle de négociations avec les Etats membres de l’Union européenne au sein du Conseil et laisse planer une incertitude sur l’avenir de cette loi. Ce nouveau règlement européen est censé interdire la commercialisation en Europe de produits (cacao, café, soja, huile de palme, bois, etc.) issus de terres déboisées après décembre 2020.

Sous la pression du Brésil, des États-Unis ou encore de l’Allemagne, la Commission européenne a proposé de reporter d’un an son entrée en vigueur, du 30 décembre 2024 au 30 décembre 2025. Ce report a reçu l’aval des États membres puis du Parlement. Mais le Parti populaire européen (PPE), la principale force parlementaire, a poussé à aller plus loin.

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Tollé dans le secteur agroalimentaire

La droite a voté des amendements créant une nouvelle catégorie de pays considérés comme « sans risque », qui seraient exemptés de certaines obligations de cette réglementation, par exemple l’Allemagne. Le PPE prétend défendre « Entreprises européennes » pour qu’ils « ne sont pas injustement pénalisés par des charges administratives excessives »selon l’eurodéputée française Céline Imart (LR).

Il est très peu probable que la mesure reste dans le texte final, mais elle pourrait retarder la mise en œuvre de la loi. A gauche et chez une partie des centristes, on constate une tentative de « vider le texte de sa substance » et de couper court à la dynamique environnementale de la précédente législature marquée par le Green Deal européen.

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De plus, ce vote marque une alliance de fait entre la droite et l’extrême droite. Depuis la rentrée, elle s’est déjà prononcée sur des textes symboliques sur le Venezuela ou le budget, mais pas sur le fond d’une loi européenne. Cette fois, le « majorité alternative » que d’autres forces politiques craignaient était bien formée pour retravailler une réglementation environnementale.

Ce vote va à l’encontre de l’alliance de juillet où le PPE, les sociaux-démocrates et les centristes avaient soutenu conjointement la reconduction d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne. « Le signal est dévastateur pour l’engagement de l’Europe en faveur de la protection du climat et de la biodiversité »L’écologiste allemande Anna Cavazzini avait déjà exprimé son indignation.

Finalisées fin 2022 et promulguées en 2023, les nouvelles réglementations contre la déforestation suscitent généralement une levée de boucliers de la part du des affaires de l’agro-industrie et de nombreux États africains, asiatiques et sud-américains, inquiets des surcoûts engendrés pour les agriculteurs, les éleveurs et les forestiers.

420 millions d’hectares de forêts détruits

Les entreprises importatrices, responsables de leur chaîne d’approvisionnement, devront prouver la traçabilité de leurs produits grâce aux données de géolocalisation fournies par les agriculteurs, combinées à des photos satellites. Pour les conservateurs du PPE, ce texte est un « monstre bureaucratique ». La droite reprend son positionnement anti-normes affiché lors de la colère agricole début 2024.

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Cette nouvelle législation est pourtant jugée essentielle par les organisations environnementales, qui espèrent une première mondiale susceptible d’impliquer d’autres régions du monde. Des ONG avaient déjà critiqué le report d’un an de l’entrée en vigueur du texte, un “coup de tronçonneuse”.

vote de jeudi « rouvre le débat de manière délétère, alors que cette législation est assez ambitieuse et innovante »estime Blaise Desbordes, directeur général de l’association de commerce équitable Max Havelaar.

Ce débat revêt une importance particulière à l’heure où l’UE semble déterminée, malgré l’opposition de la , à signer d’ici la fin de l’année un accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur, susceptible d’augmenter les importations agricoles.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 420 millions d’hectares de forêts ont été détruits à cause de la déforestation entre 1990 et 2020. La consommation européenne représente environ 10 % de la déforestation mondiale, selon le Parlement européen.

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Le Monde avec l’AFP

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