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Le Premier ministre réélu à la tête d’un gouvernement minoritaire

Lundi, Shigeru Ishiba a été reconduit à son poste par les élus de la chambre basse du Parlement avec 221 voix, contre 160 pour son rival Yoshihiko Noda, chef du principal parti d’opposition.

AFP

Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a été réélu lundi à l’issue d’un vote parlementaire, mais devra se contenter d’un pouvoir fragile après des récentes élections législatives désastreuses pour son parti. Sur le plan international, la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis pourrait aussi compliquer la tâche de l’ancien ministre de la Défense. Washington pourrait très rapidement imposer de nouveaux droits de douane et exiger de Tokyo une augmentation de ses dépenses militaires jugées insuffisantes par Trump.

Ishiba a pris ses fonctions début octobre, après avoir été élu chef du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, et a rapidement convoqué des élections anticipées qui, espérait-il, consolideraient son mandat de chef du parti. gouvernement.

Au lieu de cela, les électeurs, mécontents d’une inflation récurrente depuis plus de deux ans et agacés depuis plusieurs mois par un scandale de « caisse noire » qui avait contribué à l’effondrement de son prédécesseur Fumio Kishida, ont infligé au PLD son pire résultat depuis 2009.

Un Parlement sans majorité claire

En conséquence, l’archipel pourrait se retrouver dans une impasse politique avec un Parlement sans majorité claire. D’un côté, le conservateur PLD et son allié, le centre-droit Komeito, ont perdu la majorité absolue mais restent néanmoins le plus grand bloc de la puissante chambre basse du Parlement. D’un autre côté, les partis d’opposition sont profondément divisés sur de nombreuses questions clés et incapables de renverser Ishiba, mais restent néanmoins essentiels pour adopter des lois.

Lundi, Ishiba a été reconduit à son poste par les élus de la chambre basse du Parlement avec 221 voix, contre 160 pour son rival Yoshihiko Noda, chef du principal parti d’opposition, le Parti démocratique constitutionnel (PDC). Un second tour de scrutin a dû être organisé, à défaut de majorité, pour départager les deux candidats arrivés en tête au premier tour, une première depuis 1994.

Le bloc au pouvoir va désormais devoir composer avec d’autres blocs pour espérer faire adopter son programme et a demandé l’aide du Parti démocratique du peuple (PDP), un petit groupe centriste qui a accepté de coopérer au coup par coup, plutôt que de rejoindre la coalition.

La menace de l’inflation

Lors de ses négociations avec le PLD, le DPP a déjà exigé des réductions d’impôts et des subventions énergétiques qui, selon les économistes, réduiraient considérablement les recettes fiscales du gouvernement. Parallèlement à ces négociations délicates, Ishiba fait également face au mécontentement au sein de son parti, qui a perdu des dizaines de sièges – dont ceux détenus par des ministres – lors des élections du 27 octobre.

“S’il n’améliore pas son soutien populaire, les membres du LDP pourraient commencer à dire qu’ils ne peuvent pas se lancer dans la bataille électorale à la Chambre haute avec Ishiba” et chercher un autre leader, a indiqué le journal. » AFP Tomoaki Iwai, professeur à l’Université Nihon, en référence aux élections sénatoriales qui auront lieu en juillet prochain. Le taux de popularité du gouvernement Ishiba est légèrement supérieur à 30 %, mais les sondages montrent qu’une majorité de la population estime qu’il devrait rester Premier ministre.

Ishiba sera confronté à un chemin semé d’embûches, car les législateurs américains et japonais le pousseront probablement à augmenter les dépenses publiques tout en réduisant les impôts, selon les analystes. De possibles nouveaux droits de douane américains sur les produits chinois et japonais pourraient alimenter l’inflation.

(afp/eu)

 
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