Robert Kennedy Jr appelle à voter pour Donald Trump plutôt que pour lui

Publié le 11/04/2024 à 19h15

Cette élection présidentielle américaine de 2024 voit apparaître deux personnalités radicalement opposées, séparées par près de deux décennies.

D’un côté, l’actuel vice-président démocrate, qui a remplacé en juillet au pied levé le président vieillissant Joe Biden. Kamala Harris, 60 ans, peut devenir ce mardi la première femme à diriger la première puissance économique et militaire de la planète.

De l’autre, l’ancien président républicain Donald Trump, 78 ans, auteur d’un retour politique spectaculaire après avoir quitté la Maison Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, après avoir échappé à deux procédures d’impeachment et avoir été condamné en justice.

Parsemée de rebondissements inimaginables, au premier rang desquels deux tentatives d’assassinat du septuagénaire, cette campagne qui s’achève a aussi été marquée par toutes les escalades dans un pays fracturé.

7 États, jusqu’au bout

Chacun des deux rivaux se dit confiant dans sa victoire. Mais en réalité, la compétition est si serrée que seules quelques dizaines de milliers de voix pourraient décider de l’issue de l’élection.

La tension est particulièrement attisée par Donald Trump, qui a commencé à remettre en question l’intégrité des opérations de vote. L’équipe de campagne de Kamala Harris a déclaré lundi qu’elle « s’attend pleinement » à ce que le républicain se déclare prématurément vainqueur.

Y voyant un « signe de faiblesse et de peur de perdre », Ian Sams, porte-parole du démocrate, a prévenu : « Cela ne marchera pas ».

Les votes les plus précieux sont à remporter dans sept États charnières bien identifiés, que les deux prétendants à la Maison Blanche parcourent sans s’arrêter depuis des mois, y dépensant des centaines de millions de dollars.

Parmi ces sept États, celui qui compte le plus d’électeurs est la Pennsylvanie. Les États-Unis, pays fédéral, disposent d’un système de suffrage universel indirect, couronnant le candidat qui parvient à rassembler la majorité des 538 grands électeurs, soit au moins 270.

C’est donc logiquement en Pennsylvanie que Kamala Harris et Donald Trump mettent lundi leurs dernières forces en action.

Le vice-président, ancien procureur puis sénateur de Californie, né d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, se rend notamment à Scranton, la ville natale de Joe Biden, puis dans les deux principales villes de l’Etat, Pittsburgh et Philadelphie.

Oprah et Lady Gaga

Pour cette dernière étape, elle devrait recevoir le soutien d’Oprah Winfrey, Lady Gaga et Ricky Martin, après avoir obtenu celui d’une pléiade d’autres stars comme Bruce Springsteen, Jennifer Lopez ou la superstar du basket LeBron James.

Donald Trump a tenu son premier meeting à Raleigh, en Caroline du Nord. “Demain, ce sont des patriotes qui travaillent dur comme vous qui sauveront notre pays”, a-t-il déclaré.

Il se rendra ensuite à Reading et à Pittsburgh, en Pennsylvanie, lundi, avant de terminer sa journée marathon à Grand Rapids, dans le Michigan.

Autant de lieux où l’ancien magnat de l’immobilier dépeindrea un pays à la dérive, envahi par des millions de clandestins criminels, en faillite économique et morale sous l’emprise des « ennemis de l’intérieur ».

Le républicain a récemment durci sa rhétorique, utilisant des termes insultants pour désigner son adversaire, qui en réponse le présente comme un « fasciste » animé par la vengeance et sa soif de « pouvoir sans limites ».

Rencontré par l’AFP à Grand Rapids, Ethan Wells, un employé de restaurant de 19 ans, confie son enthousiasme à l’idée d’assister au dernier meeting de Donald Trump.

« Quand Trump était président, personne ne s’en est pris à l’Amérique », explique-t-il.

Près de 80 millions d’Américains, dont Kamala Harris, ont déjà voté par anticipation, sur 244 millions d’électeurs. Son rival devrait voter pour lui en personne mardi près de sa résidence en Floride.

L’élection suscite autant de suspense sur son résultat, éventuellement attendu dans la nuit de mardi à mercredi, que sur les suites du scrutin. Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite à l’élection présidentielle de 2020, après laquelle ses partisans ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021.

Les deux camps ont déjà intenté des dizaines de poursuites judiciaires, tandis que deux Américains sur trois craignent une éruption de violence au lendemain des élections.

Au moins deux États, Washington et Nevada, ont mobilisé des réservistes de la Garde nationale à titre préventif. En Géorgie, les agents électoraux sont équipés d’un bouton panique pour alerter les autorités en cas de danger.

Ailleurs dans le pays, certains bureaux de vote ont prévu une surveillance par drones ou des tireurs embusqués sur les toits. Dans la capitale fédérale Washington, des barrières métalliques sont érigées autour de la Maison Blanche, du Capitole et d’autres sites sensibles.