Trésoreries épuisées, surcharge administrative, manque de reconnaissance et impossibilité de générer des revenus décents… En février dernier, le secteur agricole a exprimé son mal-être et son ras-le-bol à travers des actions de grève dans toute la Wallonie et dans tout le pays. Bruxelles.
Parmi les manifestants, Adrien, agriculteur à Hulsonniaux, dans la province de Namur, où il gère une exploitation agricole avec son frère et leur père. Bien qu’ils cultivent des terres et possèdent une ferme de 500 vaches, Adrien n’arrive pas à s’en sortir. “Nous avons fait quelques petites avancées, histoire de nous faire plaisir et de nous calmer. On nous a fait des promesses et nous avons dû retourner au travail. Mais ce n’est pas suffisant», déclare-t-il.
Nous devrons y retourner
“Il va falloir se mobiliser à nouveau, pour repartir. Nous ne pouvons pas continuer comme ça», poursuit-il. En effet, les agriculteurs sont confrontés à de nombreux défis : la maladie de la langue bleue, les rendements agricoles insuffisants et l’accord commercial en préparation entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, qui faciliterait l’importation de viande d’Amérique du Sud. Tous ces facteurs aggravent le malaise déjà bien ancré dans le secteur agricole.S’il y a un point positif, c’est que les agriculteurs ont été à nouveau entendus. Je ne dirais pas qu’on s’est moqué de nous, mais les réponses données n’étaient pas à la hauteur.», souligne Guillaume Van Binst, secrétaire général de la Fédération des Jeunes Agriculteurs.
Des mesures jugées insuffisantes
Selon David Clarinval, ministre fédéral de l’Agriculture, plusieurs mesures ont été prises suite aux manifestations des agriculteurs, comme l’interdiction de vendre à perte au niveau fédéral, ainsi qu’un allègement des contraintes administratives et réglementaires au niveau fédéral. Européen. “Ces mesures faisaient partie des revendications du secteur agricole. Depuis, un soutien a été apporté aux filières bovine et ovine, déclarées « en crise », ce qui leur permet de bénéficier de certaines réductions de cotisations.“
Concernant l’accord avec le Mercosur – l’accord de libre-échange avec le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie – il ajoute : «Le secteur agricole est trop souvent sacrifié au profit d’autres secteurs, ce qui est inacceptable. La composante agricole ne peut pas être utilisée comme variable d’ajustement. En tant que ministre de l’Agriculture, je suis clair : sans clauses miroir strictes et sans mécanismes de contrôle solides pour garantir leur respect, ces accords ne pourront pas être signés. A ce jour, l’accord avec le Mercosur ne répond pas encore à ces exigences essentielles.“
Malgré ces mesures, elles sont jugées insuffisantes par les agriculteurs, qui estiment que l’avenir du secteur est sombre. Seuls 10 % des agriculteurs ont moins de 40 ans.
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