(Mexique) Huit des onze juges de la Cour suprême du Mexique ont présenté mercredi leur démission, pour protester contre la réforme du pouvoir judiciaire qui prévoit, un cas unique au monde, l’élection de tous les magistrats au suffrage populaire à partir de 2025. a annoncé la Cour.
Publié hier à 21h36
La présidente de la Cour suprême, Norma Lucia Pina, est l’un des huit « ministres » (membres) qui ont présenté leur démission au Sénat, a indiqué la Cour dans un communiqué.
“Ils ont annoncé par la même occasion leur décision de décliner le processus d’élection des ministres prévu en juin 2025”, ajoute le communiqué.
« La démission sera effective pour sept ministres à compter du 31 août 2025 », lit-on encore. Les démissions ont été présentées le dernier jour du délai fixé aux membres de la Cour suprême pour exprimer leur intention de se présenter ou non à cette élection prévue le 1est Juin 2025.
Adoptée et promulguée en septembre sous l’ancien président Andres Manuel Lopez Obrador, la réforme du pouvoir judiciaire prétend lutter contre ce que la gauche au pouvoir appelle la « corruption » de la justice et les « privilèges » des juges.
Issue du même parti, l’actuelle présidente Claudia Sheinbaum défend cette réforme qui concerne l’opposition mais aussi les Etats-Unis et le Canada.
Dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain, les deux partenaires du Mexique s’inquiètent de la sécurité juridique de leurs investissements privés au Mexique.
La plus haute instance judiciaire du pays doit examiner mardi un projet de décision d’un de ses membres démissionnaires (Juan Luis González) visant à invalider partiellement la réforme approuvée par la grande majorité du parti au pouvoir au Parlement.
Le projet propose de déclarer inconstitutionnelles l’élection des juges et magistrats, à l’exception de celle des « ministres » de la Cour suprême.
“Les membres de la Cour savent que ce qu’ils font est inconstitutionnel”, a déclaré mardi la présidente Claudia Sheinbaum.
La Cour ne peut pas annuler une réforme constitutionnelle qui a été adoptée conformément à la Constitution, a-t-elle soutenu.
M.moi Sheinbaum a ajouté que ceux qui ont démissionné ne voulaient pas perdre leur droit à la retraite.
“S’ils démissionnent maintenant, ils repartiront avec tous leurs avoirs de retraite”, ce qui représente “beaucoup d’argent, un pourcentage très important de ce qu’ils gagnent chaque mois”, a-t-il déclaré. a-t-elle déclaré.
«S’ils ne démissionnent pas maintenant, ils n’auront plus droit à leur avoir de vieillesse», a-t-elle annoncé.
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