Cette recommandation est une grande première pour l’agence, très en retrait depuis le début du conflit dans la région, il y a près d’un an. “Les autorités européennes n’avaient émis aucune recommandation, se limitant à demander aux pilotes survolant la région de faire des rapports.explique Alain Vanalderweireldt, président de l’association des pilotes belges (Beca). Cette absence de directive de l’AESA était une aubaine pour certaines compagnies aériennes souhaitant continuer à desservir la région. Les tarifs pour rejoindre Israël ou le Liban depuis l’Europe ont explosé, tant pour les passagers que pour le fret. «Certaines compagnies aériennes exercent une pression très forte sur leurs pilotes, frisant parfois le chantage au travail, pour qu’ils se rendent dans ces pays, voire les survolent.poursuit Alain Vanalderweireldt. L’intérêt était parfois aussi politique : Israël dépend énormément de ses aéroports pour sa logistique et ses alliés ne veulent pas « abandonner » le pays.
“Cette note est lourde”
Jusqu’à présent, l’AESA estimait que le pays hébreu avait un contrôle suffisant sur son ciel, malgré les nombreuses menaces. La situation a soudainement changé ce week-end. “Cette note est lourdepoursuit le président de Beca. Les autorités européennes se réveillent enfin, mais le réveil est brutal. L’agence doit disposer de nouvelles informations, que nous n’avons pas, pour émettre un tel avis.
A noter que l’Europe reste dans le registre de la recommandation et non de l’interdiction de vol ; comme c’est le cas, par exemple, des entreprises américaines dans une zone située au-dessus de l’Iran et de l’Irak. Avec amendes à l’appui dans ce dernier cas. Air Canada vient de recevoir une amende de 250 000 $ du ministère des Transports des États-Unis pour avoir effectué des vols dans l’espace aérien irakien, alors qu’elle effectuait des vols en partage de code avec l’américain United Airlines.
Voici le « secret » des avions de la compagnie israélienne pour se protéger de certains missiles
Mais une recommandation reste dissuasive pour les compagnies aériennes, notamment en gonflant les prix des assurances sur les vols concernés. En termes de vols passagers, aucune compagnie européenne ne risque pour l’instant d’atteindre le Liban ou Israël. La question n’étant pas “pas encore complètement décidé” avec certains transporteurs de fret de l’UE. Rappelons enfin que les compagnies aériennes israéliennes, qui disposent d’avions capables de leurrer certains missiles, poursuivent leurs activités dans le pays. « Ils sont habitués à ces conditions. La plupart des pilotes sont d’anciens militaires. »conclut Alain Vanalderweireldt.
Related News :