Dans une vidéo diffusée par les médias boliviens, un militaire affirme avoir été pris en otage par des groupes de Tipnis, les territoires indigènes du Chapare, où Evo Morales possède sa plus forte base politique.
Publié le 01/11/2024 21:34
Mis à jour le 01/11/2024 23:34
Temps de lecture : 2min
Des partisans de l’ancien président bolivien Evo Morales ont pris en otage des soldats, vendredi 1er novembre, après s’être emparés d’une caserne dans la région de Chapare, au centre de la Bolivie. « Groupes armés irréguliers » a repris une caserne, « prendre des soldats en otages » et saisissant “armes et munitions”, » ont déclaré les forces armées dans un communiqué.
Dans une vidéo diffusée par la presse bolivienne, on voit 16 militaires entourés de paysans brandissant des bâtons. « Le régiment du Cacique Maraza a été pris par des groupes de Tipnis, ils nous ont coupé l’eau et l’électricité, ils nous ont pris en otage »dit un soldat dans la vidéo. Une Source militaire, qui s’est confiée à l’AFP sous couvert d’anonymat, a affirmé de son côté qu’un “vingt” des soldats avaient été pris en otages. Les Tipnis sont connus comme les territoires indigènes du Chapare, où Evo Morales possède sa base politique la plus solide.
Depuis le 14 octobre, les partisans d’Evo Morales bloquent les principales routes du pays pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une « persécution judiciaire » à son encontre. L’ancien président, qui a dirigé le pays de 2006 à 2019, est visé par une enquête pour le viol présumé d’une adolescente lors de ses mandats. Au total, 24 blocus ont été signalés mercredi dans le pays, la plupart dans le département de Cochabamba, fief d’Evo Morales situé au centre de la Bolivie, un ancien cultivateur de coca dont les partisans sont principalement des agriculteurs indigènes.
L’ancien président, pour sa part, a annoncé vendredi qu’il entamerait une grève de la faim pour exiger le dialogue avec le gouvernement de l’actuel président, Luis Arce. “Je vais faire une grève de la faim jusqu’à ce que le gouvernement mette en place (…) des tables de discussion”, a-t-il déclaré à la presse de la région de Chapare, dans le département de Cochabamba. Les partisans d’Evo Morales réclament la démission de Luis Arce, qu’ils jugent incapable de gérer la crise économique provoquée par la pénurie de devises étrangères. Dimanche, l’ancien président bolivien a déclaré que “hommes cagoulés” a ouvert le feu sur son véhicule et blessé son chauffeur à Cochabamba.