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« Percez, bébé, percez » | Le retour du pétrole aux Etats-Unis ?

Avec son slogan « Perceuse, bébé, perceuse », qu’il a encore utilisé lors de son discours d’investiture lundi, le président américain Donald Trump veut rouvrir les vannes du pétrole et du gaz aux États-Unis. Une promesse qui fait déjà craindre des impacts politiques, économiques et environnementaux.

Tout d’abord, qu’implique ce slogan ?

En français, on peut traduire « drill, bébé, perceuse » avec « fore, chérie, fore ». Il s’agit d’un slogan utilisé pour la première fois en 2008 par le républicain Michael Steele, que M. Trump a utilisé pour illustrer sa volonté de doubler la production d’énergie aux États-Unis au cours de son prochain mandat.

«C’est une expression qui, en quelques mots, illustre que le président élu fera de l’exploration pétrolière partout, même dans les zones protégées, pour atteindre l’indépendance énergétique qu’il prône», explique Valérie Beaudoin, chercheuse associée. à l’Observatoire américain de la Chaire Raoul-Dandurand d’études stratégiques et diplomatiques.

D’une certaine manière, ajoute-t-elle, « Donald Trump veut envoyer le message d’arrêter de diaboliser le pétrole, l’essence et le gaz, puis de se libérer du Canada et des pays du Moyen-Orient ».

Quelles seraient les conséquences environnementales d’une telle décision ?

Ils risquent d’être nombreux, d’autant plus que M. Trump a annoncé le retrait de Washington de l’accord de Paris sur le climat.

À l’Institut national de la recherche scientifique, la professeure agrégée Louise Hénault-Ethier, spécialisée en adaptation aux changements climatiques, estime que le président « affaiblit son pays et la scène internationale ».

« Cela signifie davantage de GES (émissions de gaz à effet de serre), d’incendies et d’inondations à long terme. En Alaska, où il veut augmenter significativement la production pétrolière, il existe un écosystème arctique déjà très fragile où nous allons alimenter un cercle vicieux qui menacera de nombreuses espèces », note le spécialiste.

Les hydrocarbures consommant d’énormes quantités d’eau, « une contamination de l’eau est régulièrement constatée aux endroits où des forages ont été réalisés ». « Les études le montrent : cela signifie un risque accru de cancer pour les enfants vivant dans ces régions. »

Quel serait l’impact sur les prix du gaz ?

Plusieurs scénarios sont possibles, puisque tout dépendra de décisions réelles sur le terrain, estime l’économiste Michel Poitevin, de l’Université de Montréal.

“Si Donald Trump veut, comme il le prétend, remplir les réserves américaines, mais ne fore pas forcément davantage, il y aura certainement une pression à la hausse sur les prix, car nous retirerions le pétrole de notre marché”, souligne-t-il.

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Cela dit, davantage de forages pourraient faire baisser les prix de l’énergie si les États-Unis vendaient leurs débouchés, ajoute-t-il.

« Dans tous les cas, il faudra avant tout voir et évaluer le coût des nouveaux puits, s’il y en a, pour savoir s’ils seront réellement compétitifs. L’Arabie saoudite coûte beaucoup moins cher à ce jour, donc il y a une réalité économique qui va probablement frapper», persiste M. Poitevin.

À quelle vitesse cela pourrait-il se concrétiser ?

Cela ne se fera pas immédiatement car cela implique de nombreuses étapes, répondent la plupart des observateurs.

« Ce n’est pas demain que le gouvernement américain pourra exploiter le pétrole qu’il souhaite forer. D’emblée, on peut penser qu’il y aura des contestations devant les tribunaux, puis aussi, les États-Unis étant un pays très décentralisé, il y aura sûrement une levée des barricades dans les secteurs plus démocratiques. Tout le monde ne va pas laisser le président exploiter à sa guise», estime Valérie Beaudoin.

Le politologue s’attend néanmoins à ce que M. Trump utilise beaucoup l’argument de la sécurité nationale pour convaincre certains gouverneurs d’aller de l’avant. « Tout cela prendra du temps à se mettre en place », note-t-elle.

Le Canada perdrait-il ainsi son pouvoir de négociation ?

Oui et non. Pour l’instant, “drill, bébé, perceuse est plus un slogan qu’un véritable business plan », souligne M.moi Hénault-Ethier.

« Il faut comprendre que forer pour trouver du pétrole est une technique que l’on voit de moins en moins partout dans le monde, car les réserves conventionnelles de pétrole liquide se vident. Nous passons davantage par la fracturation hydraulique et les sables bitumineux, deux technologies plus complexes et plus coûteuses », explique-t-elle.

Michel Poitevin deuxième. «On pourrait penser que cela nous enlèverait un certain poids au Canada, mais pour moi, dans l’immédiat, cela retarde surtout la transition d’un point de vue économique et environnemental», dit-il.

 
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