Dans l’enseignement spécialisé, où la violence est plus élevée que dans les écoles ordinaires, on constate aussi une intensification de l’agressivité : coups de poing, morsures, crachats, insultes… »Ce sont des enfants tyrans qui ne supportent plus d’être bouleversés. Une fille de 11 ans m’a donné un coup de pied à la mâchoire : après 36 séances de kiné, je devrai peut-être me faire opérer. Il n’y a plus d’âge pour la violence”révèle un autre professeur.
A Wavre, une école maternelle et primaire « instrumentalise » les enfants à des fins syndicales : « C’est une situation extrêmement grave »
Bien que Christine soit rarement confrontée à des confrontations physiques, elle subit beaucoup plus d’agressions verbales qu’auparavant. “Les enfants ne parviennent plus à gérer leurs émotions. J’ai déjà eu des “Big p*” et mes élèves de 5e année m’ont déjà insulté.précise l’enseignant depuis 20 ans. “À la maternelle, un petit enfant a giflé sa maîtresse de maternelle !
43 000 enseignants assurés
Ces témoignages illustrent un malaise et un impuissance face à une agression exponentielle dont les enseignants paient le prix. Ethias propose une assurance « Enseignants-Académiques » qui protège les enseignants contre les violences et les agressions dont ils pourraient faire l’objet au sein ou à l’extérieur de l’école. Cette année, 43 000 enseignants ont souscrit à cette protection complémentaire qui vient après l’assurance obligatoire Accidents du Travail. “En 2019, nous comptions 41 000 assurés. Cela augmente légèrement chaque année, sans être significatif.commente Ethias.
Méfiants, les parents glissent un micro dans le cartable de l’enfant : “Quand va arriver la caméra espion ?”
Peu de chiffres illustrent les expériences des enseignants. “Pour envoyer un étudiant, il faut suivre des étapes et remplir de nombreux documents administratifs. Dans une seule classe, j’ai déposé cinq rapports disciplinaires pendant mes cours. Il faut tout expliquer par écrit donc on ferme les yeux sur certaines choses mais alors la direction n’a pas assez de rapports pour prendre des mesures disciplinaires plus drastiques.explique Isabelle.
-Les signalements d’exclusion sont les plus élevés chez les jeunes de 14 ans l’année scolaire dernière (19,41 %) et chez les 15 ans (19,14 %), même si leur nombre a légèrement diminué par rapport à 2022-2023. En revanche, les chiffres de l’administration montrent une hausse chez les plus jeunes : près de 2% de plus chez ceux de 13 ans (14,97%) et un peu plus de 1% chez ceux de 12 ans et moins (9,71%). ). Au niveau de base ordinaire, 72 enfants ont été exclus en 2023-24 contre 60 il y a deux ans.
Les étudiants ont souvent cinq raisons d’exclusion. Sur les 2 184 exclusions en 2023-24, 124 étudiants ont sciemment blessé un membre du personnel, 279 étudiants ont compromis la sécurité et 404 étudiants ont exercé une pression psychologique insupportable (insultes, injures, calomnies, diffamation) contre un membre du personnel. Fondamentalement, ces deux dernières tendances sont en hausse.
Éducation
L’aura d’autorité et de respect qu’inspiraient les enseignants brille avec le temps. Ils ont du mal à se faire entendre et les parents ne les aident pas. “Pour eux, nous sommes tous paresseux, nous faisons grève tout le temps. »deplores Isabelle. “La discipline n’existe plus à la maison et est au plus bas à l’école. Les professeurs ont trop peur des parents et n’osent plus faire de commentaires.»ajoute le professeur Michaël.
Chantage, menaces… les professeurs n’en peuvent plus : « Après l’enfant roi, place au parent roi !
Outre les jeux vidéo et les réseaux sociaux pour expliquer la violence verbale, les enseignants pointent du doigt des parents résignés qui ne veulent pas imaginer que leur enfant puisse être violent. Du coup, ils se retrouvent en plus d’enseigner pour éduquer les enfants. “Nous devons éduquer les parents et leur rappeler leur rôle.