Il s’appelle Tiede, Bernie Tiede. Et dans la petite ville de Carthage, au Texas, tout le Monde vante la gentillesse de ce célibataire endurci, au visage de bébé et au cœur d’or. En tant qu’entrepreneur de pompes funèbres dans une petite maison funéraire, il est un génie de l’embaumement et un maître de cérémonie hors pair : il chante le gospel à l’église et exprime chaque jour une empathie sincère.
A l’inverse, toute la population de la commune semble détester Marjorie Nugent, une riche veuve au caractère acariâtre. Tyrannique avec son personnel de maison, exécrable avec tous ses concitoyens, l’odieuse vieille dame se lie néanmoins d’amitié avec le courageux Bernie. Les rumeurs vont se répandre… jusqu’à ce que Bernie, en proie à la très possessive Marjorie, finisse par craquer. Le procureur général devra intervenir.
Une histoire vraie
Sortie en 2012 aux Etats-Unis mais inédite en France, cette comédie raconte un fait divers authentique. Et adopte avec malice les codes du documentaire télévisé, notamment les témoignages « devant la caméra » de voisins anonymes.
Jack Black excelle dans le rôle du gros Bernie Tiede, à la fois attachant et inquiétant. L’immense Shirley MacLaine semble jubiler dans le rôle de la vieille garce riche. Enfin, Matthew McConaughey fait l’histoire à sa guise en procureur démagogue, habillé comme un cow-boy à la mâchoire carrée.
Mais il a fallu la finesse d’un réalisateur délicat pour raconter cette histoire sans sombrer dans la potache. Auteur d’une belle trilogie avec Ethan Hawke et Julie Delpy (« Before Sunrise », « Before Sunset » et « Before Midnight ») et surtout du chef-d’œuvre « Boyhood » (tourné sur une période de 11 ans avec les mêmes acteurs), Richard Linklater réalise ici ce miracle : on rit et s’amuse beaucoup devant l’acidité de ce bonbon vif et coloré.
« Bernie » de Richard Linklater, avec Jack Black et Shirley MacLane. Durée : 1 heure 36 minutes. En salles le 8 janvier.
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