L’Agence finlandaise des transports et des communications a annoncé jeudi inspecter le pétrolier Eagle S soupçonné d’appartenir à la « flotte fantôme » russe et d’être à l’origine d’une panne sur un câble sous-marin en mer Baltique.
“Le 2 janvier 2025, l’agence finlandaise des transports et des communications Traficom entamera une inspection de contrôle (…) de l’Eagle S”, a annoncé la directrice de Traficom, Sanna Sonninen, dans un communiqué, précisant que ce contrôle s’est déroulé en complément de l’enquête ouverte. par la police finlandaise.
“Nous menons l’inspection de manière à ne pas interférer avec les opérations de police et l’enquête”, a-t-elle déclaré.
L’Eagle S, battant pavillon des Îles Cook, est soupçonné d’avoir endommagé le câble électrique sous-marin EstLink 2 reliant la Finlande à l’Estonie le jour de Noël en mer Baltique.
Le navire a été arraisonné puis déplacé sous escorte jusqu’à la rade du port de Kilpilahti, à 40 kilomètres à l’est d’Helsinki, où les enquêteurs l’ont inspecté et interrogé son équipage d’une vingtaine de membres.
Depuis mardi, sept marins ont été suspectés et interdits de voyage.
L’Eagle S est soupçonné d’appartenir à la « flotte fantôme » russe. Ce terme fait référence aux navires transportant du pétrole brut et des produits pétroliers russes sous embargo.
L’OTAN a annoncé vendredi qu’elle renforcerait sa présence militaire en mer Baltique.
De nombreux incidents similaires ont eu lieu dans la Baltique depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Ces actions, visant notamment les infrastructures énergétiques et de communication, s’inscrivent, selon les experts et responsables politiques, dans le contexte de la « guerre hybride » entre la Russie et les pays occidentaux, dans ce vaste espace maritime bordé par plusieurs membres de l’Otan, où Moscou a également des points d’entrée.
Deux câbles de télécommunications ont été coupés les 17 et 18 novembre dans les eaux territoriales suédoises. Un vraquier battant pavillon chinois, le Yi Peng 3, qui survolait la zone lorsque cela s’est produit, est dans le collimateur de Stockholm.
L’Union européenne avait indiqué qu’elle renforçait les mesures visant à « protéger les câbles sous-marins, notamment en améliorant l’échange d’informations, en mettant en œuvre de nouvelles technologies de détection ainsi que des capacités de réparation sous-marine et en coopérant au niveau international ».
