Soyons tout à fait honnêtes : la nuit n’a pas vraiment été différente des cinquante et une nuits précédentes. La preuve en est que certains de nos marins ont appris grâce à nos questions nocturnes qu’il était temps de mettre les voiles pour une nouvelle année ! Il faut dire que dans leur quotidien salé, avec l’immensité mouvante pour seul horizon, lié à l’adrénaline des courses en perfusion, il est difficile de compter les jours (comment ça, c’est pas possible de graver des petits lignes dans la cloison carbone ?)
Mais gageons tout de même qu’à l’échelle de leur vie, celle-ci ne s’oubliera pas.. « Qu’a-t-on fait en 2024 chérie, on était chez les Dupont ou à la maison ? » Ah non, on s’est échappé en tête du Vendée Globe, on s’est démené au large des côtes argentines, on a passé le cap Horn à vitesse de paresse en pleine digestion, on s’est débattu dans un front final pas si apaisé, on a bricolé, on on a empanné, on a maudit, on s’est réjoui, on a pleuré, on a ri, on s’est étonné, on s’est battu… On s’en souviendrait.
Charlie varie
Les premières heures d’une nouvelle année nous donnent-elles un avant-goût de tout ce qu’elle nous réserve ? Dans ce cas, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) ne peut qu’avoir l’eau à la bouche, car ce qu’il espérait tant est arrivé. Enfin, le retour d’un vent bien rodé, dont il a profité en premier tandis que son dauphin Yoann Richomme (PAPREC-ARKÉA, 2e) continuait de zigzaguer comme des relevés sismiques. De quoi chiper quelques précieux milles, alors qu’au petit matin, les deux furieux étaient enfin repartis à toute vitesse vers la maison… on attendra le ponton pour le champagne et les cotillons !
La délivrance semble encore loin du groupe suivant, qui progresse péniblement le long de cette immense Argentine, au près. Le menu du soir avait de quoi nous retourner l’estomac, comme nous l’expliquait Jérémie Beyou (Charal, 7e) :
