Nouvelle frappe contre Sanaa, la capitale contrôlée par les rebelles

(Sanaa) Une nouvelle frappe aérienne a visé vendredi la capitale yéménite Sanaa, ont annoncé les rebelles Houthis, qui avaient auparavant revendiqué des attaques de missiles et de drones contre Israël.


Publié à 6h43

Mis à jour à 19h01

Cette frappe intervient au lendemain de raids israéliens meurtriers sur des sites contrôlés par ces rebelles, notamment l’aéroport de Sanaa, où siègent le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et un coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire au Yémen.

On ne sait pas exactement qui a mené l’attaque de vendredi contre la capitale yéménite, également rapportée par des témoins, les Houthis citant « l’agression américaine et britannique ».

En Israël, l’armée a affirmé qu’un missile lancé depuis le Yémen avait été intercepté avant de traverser le territoire israélien. Des sirènes d’avertissement ont été retenties dans le centre d’Israël en raison de la possibilité de chutes de débris.

Plus tôt, les rebelles avaient déclaré avoir tiré un missile vers l’aéroport de Tel-Aviv (centre d’Israël), lancé des drones vers la ville de Tel-Aviv et attaqué un navire dans la mer d’Oman.

PHOTO MOHAMMED HUWAIS, AGENCE -

Les attaques des Houthis surviennent après les frappes israéliennes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, notamment l’aéroport de Sanaa, au Yémen.

En Israël, l’armée a affirmé qu’un missile lancé depuis le Yémen avait été intercepté avant de traverser le territoire israélien. Des sirènes d’avertissement ont été retenties dans le centre d’Israël en raison de la possibilité de chutes de débris.

Les attaques des Houthis interviennent après les frappes israéliennes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, dont l’aéroport de Sanaa, des bases, des centrales électriques et des installations portuaires ailleurs au Yémen, selon les insurgés qui ont dénoncé « un crime ».

Six personnes sont mortes au Yémen selon les Houthis. Quatre d’entre eux à l’aéroport de Sanaa et une vingtaine de voyageurs et membres du personnel y ont été blessés, selon le vice-ministre des Transports de l’administration rebelle, Yahya al-Sayani.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, se trouvait à l’aéroport de Sanaa au moment de l’attentat et a déclaré sur X qu’il était « sain et sauf ». Il a indiqué vendredi, sur la même plateforme, qu’il était arrivé dans la capitale jordanienne Amman, ajoutant qu’un membre du personnel du Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS), blessé lors de la frappe sur l’aéroport, avait été évacué vers la Jordanie. pour recevoir un traitement.

Le coordinateur des Nations Unies pour l’aide humanitaire au Yémen, Julien Harneis, également présent à l’aéroport de Sanaa lors du raid, a dénoncé vendredi des frappes contre un site « civil », « absolument vital » pour l’acheminement humanitaire. dans ce pays en guerre civile depuis 2014.

« Le plus terrifiant […] c’est que ces grèves ont eu lieu […] tandis qu’un avion de ligne de la Yemenia Airways, transportant des centaines de Yéménites, s’apprêtait à atterrir », a-t-il déclaré à la presse, en vidéo depuis le Yémen.

Aéroport endommagé

M. Sayani lui a indiqué que les vols avaient repris vendredi à 10 heures locales (2 heures du matin, heure de l’Est) à l’aéroport de Sanaa.

La tour de contrôle a été « directement touchée », ainsi que la salle de départ et les équipements de navigation, a-t-il précisé.

PHOTO KHALED ABDULLAH, REUTERS

La tour de contrôle de l’aéroport de Sanaa a été « directement touchée », ainsi que la salle d’embarquement et les équipements de navigation.

Des images de l’AFP montrent le sommet de la tour de contrôle détruit, les vitres d’un immeuble brisées et des morceaux de verre jonchant le sol.

Depuis 2022, seule la compagnie aérienne nationale Yemenia assure une liaison commerciale limitée depuis l’aéroport de Sanaa, avec Amman comme destination principale. Entre 2016 et 2022, il n’a accueilli que des vols humanitaires opérés par l’ONU.

L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé jeudi « des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l’aéroport de Sanaa », ainsi que des centrales électriques et des sites militaires notamment à Hodeida (ouest), toujours en réponse aux attaques des rebelles. .

Les Houthis, soutenus par l’Iran, contrôlent Sanaa ainsi que de vastes pans du Yémen, un pays pauvre de la péninsule arabique.

“L’agression israélienne ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à continuer à soutenir le peuple palestinien”, ont déclaré dans un communiqué les insurgés, qui depuis le début de la guerre à Gaza ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en “solidarité” avec le Palestiniens.

« Détruire les infrastructures »

Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi dans le centre de Sanaa pour protester contre les frappes israéliennes de la veille et réaffirmer leur soutien aux Palestiniens.

“L’équation a changé et est désormais devenue : aéroport contre aéroport, port contre port, et infrastructure contre infrastructure”, a déclaré à l’AFP le manifestant Mohammed al-Gobisi. « Nous ne nous lasserons pas de soutenir nos frères palestiniens. »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau prévenu jeudi que son pays continuerait de frapper ces rebelles.

“Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l’axe iranien du mal”, a-t-il déclaré après avoir demandé à l’armée de “détruire les infrastructures” des Houthis.

« Nous traquerons tous les dirigeants Houthis […] », a menacé son ministre de la Défense Israel Katz.

La plupart des attaques des Houthis contre Israël ont été contrées ou n’ont causé que des dégâts matériels. Mais samedi dernier, un missile a blessé 16 personnes à Tel-Aviv, et en juillet, un civil israélien a été tué à Tel-Aviv par l’explosion d’un drone.

Israël a répondu par des frappes aériennes au Yémen, où les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 après une offensive cinglante, déclenchant la guerre civile.

Les rebelles attaquent également des navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré des frappes également menées par l’armée américaine.

 
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