Les centrales hydroélectriques constituent un pilier essentiel du développement énergétique en Afrique. Ces infrastructures, qui exploitent la puissance des fleuves pour produire de l’électricité, représentent une solution durable aux défis énergétiques du continent. Non seulement ils réduisent la dépendance aux combustibles fossiles, mais ils exploitent également des ressources naturelles abondantes tout en créant des emplois locaux. La production hydroélectrique contribue également à la stabilité des réseaux électriques et soutient l’industrialisation des régions desservies.
Une décision historique pour l’autonomie énergétique
La République Démocratique du Congo (RDC) vient de prendre une décision majeure concernant Centrale hydroélectrique de Grand Katende. Le gouvernement congolais a annoncé, lors du Conseil des ministres du 20 décembre, qu’il financera à lui seul ce projet d’envergure estimé à 280 millions de dollars. Cette initiative fait suite à l’absence de réponse de la banque indienne Exim Bank concernant le déblocage des fonds promis, malgré l’annonce en juin 2023 d’une ligne de crédit de 180 millions de dollars.
Une stratégie de développement par étapes
Le nouveau plan de financement adopté par Kinshasa prévoit une approche progressive en trois étapes. La première phase, d’une durée de 24 mois, permettra de générer 16 mégawatts pour alimenter les villes de Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu. Les deux prochaines phases augmenteront la capacité de production de 32 puis 16 mégawatts supplémentaires, pour atteindre une puissance totale de 64 mégawatts. Le ministère des Finances a développé un mécanisme innovant où les revenus générés par chaque phase serviront à financer les étapes suivantes, tout en intégrant des délais de grâce pour la dette.
Des défis techniques et logistiques à surmonter
La reprise du chantier nécessite de relever plusieurs défis majeurs. Les travaux, initialement supervisés par la société indienne LPCCavait été interrompue en 2015 par décision du New Delhi. Un audit réalisé en 2021 a révélé que seuls 55 % des travaux de génie civil étaient achevés. De plus, même si 75 % du matériel électrique a été acquis, son état actuel suscite des inquiétudes. Certains équipements, dispersés dans différentes villes, ont subi des dommages ou des vols de composants. Le projet prévoit également l’installation d’une ligne électrique de 130 kilomètres reliant Celui-la a Chèvre-Mayiainsi qu’une liaison de 30 kilomètres entre Kananga et Bukonde.
Ce projet transformera considérablement la région du Kasaï. La centrale créera des milliers d’emplois pendant la construction et stimulera l’économie locale grâce à un approvisionnement fiable en électricité. Même si aucune date n’a été communiquée pour la reprise effective des travaux, cette initiative démontre la volonté de la RDC de prendre en main son développement énergétique, malgré les obstacles rencontrés depuis le lancement initial du projet en 1960.
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