L’annonce du nouveau gouvernement français, dirigé par le Premier ministre François Bayrou, n’interviendra pas avant 17H00 GMT lundi en raison de la journée de deuil national en solidarité avec l’archipel de Mayotte ravagé par le cyclone Chido, a annoncé la présidence française.
Emmanuel Macron participera à 10h00 GMT à la minute de silence qui sera enregistrée dans tout le pays, “dans la cour d’honneur” du Palais de l’Elysée, a-t-elle déclaré.
Nommé le 13 décembre, le leader centriste François Bayrou souhaite former une équipe soudée et la plus ouverte possible.
Champion du dépassement de soi en politique, il souhaiterait qu’elle intègre des personnalités marquantes, de gauche comme de droite et du centre, afin de répondre aux urgences auxquelles est confronté le pays, notamment budgétaires.
Si la France ne parvient pas à se doter d’un véritable budget et s’en tient uniquement à la « loi spéciale » promulguée samedi, son déficit public s’élèverait à plus de 6 % du PIB en 2025, bien loin de l’objectif de 5 % prévu par le précédent gouvernement. , selon une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiée dimanche.
Pour se protéger de la censure qui a fait tomber son précédent Michel Barnier et pour ne pas commettre les mêmes erreurs, le mettant entre les mains du Rassemblement national, François Bayrou tente d’attirer des personnalités marquantes dans son gouvernement.
Les noms de l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont ainsi évoqués pour rejoindre l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure de la droite Les Républicains. (LR) parti.
Cette dernière, évoquée devant le tribunal, est un irritant pour le parti d’extrême droite, d’autant que Marine Le Pen attend son jugement, avec une possible inéligibilité, dans le procès des assistants du Parlement européen.
« Qui comprend ce que veut faire François Bayrou ? En plus de recycler ceux qui ont fait des erreurs», s’est agacé dimanche le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu sur BFMTV, rappelant néanmoins que le parti d’extrême droite n’était pas “pas de parti pour voter une motion de censure immédiate”.
Quant à Gérald Darmanin, il a postulé publiquement pour le Quai d’Orsay où souhaiterait séjourner l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (Modem).
A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, s’est annoncé dimanche dans La Tribune qu’il était “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.
Mais presque rien ne filtre sur les autres personnalités de gauche.
Le Parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure a quitté Matignon déçu jeudi, se disant “consterné par la pauvreté de ce (qui a été) proposé” et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, un allié de la première heure. d’Emmanuel Macron.
François Bayrou débute sa mission à 73 ans avec une cote de popularité historiquement basse, puisque 66% des personnes participant au baromètre Ifop-Journal du Dimanche se disent insatisfaites.