« Nettoyage ethnique » et « génocide » à Gaza : cette inhumanité d’Israël !

« Nettoyage ethnique » et « génocide » à Gaza : cette inhumanité d’Israël !
« Nettoyage ethnique » et « génocide » à Gaza : cette inhumanité d’Israël !

LLes mots choisis par ces ONG sont forts : « nettoyage ethnique » et « actes de génocide ». L’horreur fait malheureusement désormais partie de la normalité.

Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a tué 1 208 Israéliens, une vague de représailles d’une violence sans précédent s’abat sur Gaza, qui n’est plus une zone de conflit, mais plutôt un cimetière à ciel ouvert. . Dans ce territoire déjà étranglé par 17 ans de blocus, il n’y a plus de vie. Juste une survie précaire, une lutte quotidienne contre les bombes qui tombent et les murs qui s’effondrent.

« La vie dans un piège mortel », tel est le titre du rapport de MSF. Et pour cause. Plus de 45 000 Palestiniens tués, en majorité des civils, des infrastructures médicales réduites à néant et 90 % de la population déplacée.

Entre octobre 2023 et septembre 2024, plus de 500 attaques ont touché les infrastructures de santé. Dix-neuf hôpitaux sont devenus inutilisables, privant des milliers de blessés de soins vitaux. MSF rapporte également que ses équipes ont été contraintes d’évacuer 17 fois, laissant derrière elles des patients dont le seul crime était d’avoir besoin d’aide.

À cela s’ajoutent des chiffres tout aussi alarmants concernant les conditions de vie des déplacés. Près de deux millions de personnes sont entassées dans des abris insalubres, sans eau potable ni nourriture suffisante. Les maladies se propagent à une vitesse fulgurante : infections respiratoires, diarrhées et malnutrition. Les enfants portent le poids de cette guerre avec une vulnérabilité accrue.

Par ailleurs, Israël maintient un siège étouffant sur Gaza, autorisant seulement 37 camions d’aide humanitaire par jour en octobre 2024, contre 500 avant le conflit. Le nord du territoire, notamment le camp de Jabalia, subit une offensive qualifiée de « violence extrême ».

Par ailleurs, malgré les cris des ONG, les autorités israéliennes bloquent 98,4% des demandes d’évacuation sanitaire.

Cette évaluation est chirurgicalement froide, presque indécente dans sa précision. Toutefois, cela ne représente qu’une partie de la réalité quotidienne des Gazaouis.

Comment peut-on parler de dignité humaine alors que des milliers d’enfants dorment dans les décombres, privés de soins et de nourriture de base ? Quand les familles doivent choisir entre mourir sous les bombes ou mourir de faim ?

Bref, Gaza est devenue une terre inhabitable où les infrastructures vitales sont méthodiquement détruites. Les équipes médicales parlent d’un système de santé à l’agonie.

Un témoignage glaçant illustre cette réalité : « chaque jour du mois de juillet, c’était un choc après l’autre. J’ai vu une fillette de huit ans mourir seule sur une civière dans une salle d’urgence bondée. Dans un système de santé fonctionnel, elle aurait été sauvée », confie le Dr Javid Abdelmoneim, de MSF. Comme elle, des centaines de personnes sont mortes faute de soins appropriés.

Bombes et chiffres

Un missile sur Gaza est une statistique de plus dans un conflit qui transforme les êtres humains en pourcentages et en graphiques.

Mais derrière chaque chiffre se cache une histoire. Celle d’une mère de 33 ans, avec un fils mutilé et un mari tué : « mon fils a perdu sa jambe dans une explosion. Mon mari est mort dans la même attaque. Maintenant, mon fils ne parle plus. Il n’a pas dit un mot pendant dix jours après avoir vu son père mort.

Celle aussi d’une jeune fille de 19 ans, amputée d’une jambe, découvrant l’horreur sous les décombres. « J’ai été blessé le 21 août lorsque la maison où je me trouvais a été bombardée. Un missile est entré dans la pièce et est tombé dans le sous-sol. Ma jambe a dû être amputée. Tout le monde dans le sous-sol est mort, environ 30 à 40 personnes. Quand je me suis réveillée sous les décombres, je criais », raconte-t-elle.

Chaque histoire est une gifle pour quiconque ose encore détourner le regard.

Ce qui est choquant dans cette tragédie, ce n’est pas seulement l’ampleur des destructions, mais aussi le silence complice des grandes puissances. La communauté internationale regarde, visiblement prise entre l’obligation morale d’agir et le confort de l’inaction politique. Les alliés proches d’Israël, à commencer par les États-Unis, continuent de lui apporter un soutien inconditionnel, fermant les yeux sur ses actes criminels. Des actes que certains experts et ONG, dont Human Rights Watch, n’hésitent pas à qualifier de « génocide ».

Un terme qui dérange même les États-Unis, qui ont exprimé leur désaccord avec les conclusions du rapport de HRW publié également le 19 décembre. HRW accuse Israël de restreindre délibérément l’accès à l’eau potable aux Palestiniens, un acte qui pourrait relever du droit pénal international. Le mot génocide est chargé de sens et son utilisation ici suscite un débat.

Mais peut-on décemment nier l’évidence ? Priver délibérément une population d’eau, bien essentiel à la vie, n’est pas un accident collatéral. C’est une stratégie. L’appeler autrement serait un affront aux Gazaouis et à leurs souffrances.

Avec ce cynisme d’Israël, que restera-t-il finalement de Gaza lorsque les bombes cesseront de tomber ? Une population traumatisée et un territoire dévasté, où l’inacceptable est devenu la norme et où l’horreur s’est durablement installée dans les consciences.

F. Ouriaghli

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