Une infirmière québécoise était aux avant-postes du cyclone qui a frappé l’archipel français de Mayotte et craint que ses effets ne se fassent sentir longtemps encore.
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« La situation est difficile, plusieurs de mes collègues et amis n’ont plus de logement. Mayotte ressemble à une décharge à ciel ouvert», déplore Mariève Tremblay, une Québécoise qui y travaille comme infirmière depuis trois ans.
Mariève Tremblay, une Québécoise qui vit à Mayotte depuis 3 ans et y travaille comme infirmière. Elle s’occupe habituellement du suivi des personnes séropositives, mais depuis samedi, elle apporte son aide au service d’hospitalisation suite au cyclone. PHOTO FOURNIE PAR Mariève Tremblay
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Après le cyclone Désir qui a provoqué samedi des effondrements, des inondations et dévasté l’archipel français, les habitants sont toujours en mode alerte.
“Il n’y a ni eau ni électricité dans presque tous les quartiers, la majorité des maisons sont précaires ici, on parle de maisons en tôle… elles ont toutes été détruites”, ajoute l’infirmière de 36 ans.
Mariève Tremblay dans les décombres d’une résidence précaire en tôle qui a été détruite suite au passage du Cyclone. L’île française de Mayotte a été frappée par un violent cyclone samedi 14 décembre.
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Quelques jours après la catastrophe naturelle, des milliers de personnes étaient portées disparues et on estime qu’entre 100 000 et 200 000 personnes vivaient dans des installations précaires.
« Le recensement des personnes décédées sera difficile, car plusieurs réfugiés y vivent. Les gens ne veulent pas se présenter aux autorités sanitaires de peur de subir des contrôles d’identité et d’être renvoyés dans leur pays d’origine”, explique M.moi Tremblay.
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Plus de 40 % de la population vivait dans des maisons improvisées sur cet archipel dont la superficie équivaut à celle de l’île de Montréal.
« Où sont les gens ? On ne sait pas, on cherche. C’est vraiment inquiétant ! a-t-elle ajouté.
Photos de l’archipel prises respectivement en mars 2024 et le 16 décembre.
AFP
L’infirmière rapporte qu’une pénurie menace également l’hôpital où elle et plusieurs de ses collègues travaillent dur depuis samedi, alors qu’il ne leur reste plus que 30 % de leur stock de médicaments.
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Mardi, des tentes ont été dressées pour accueillir des renforts toujours attendus, alors que la Croix-Rouge n’a aucune nouvelle des 200 volontaires déployés sur le terrain.
Bilan provisoire
On dénombre actuellement 22 morts, mais ce chiffre est infime au regard du nombre de personnes toujours recherchées sur cette île qui compte parmi les plus pauvres rattachées à la France.
« Ne me demandez pas d’évaluation. Un recensement sera effectué lorsque les routes seront dégagées, mais force est de constater que l’île est totalement dévastée”, a commenté le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, lors d’un point presse.
Le président français Emmanuel Macron regrette cette « tragédie » et devrait se rendre à Mayotte jeudi.
AFP
Un couvre-feu a également été mis en place pour limiter les vols et les délits durant la nuit.
« Nous pensons que les mois à venir seront un véritable calvaire. Je crains que, lorsque cela sera possible, plusieurs médecins, enseignants et personnels de santé partent s’installer dans les métropoles», a conclu Mariève Tremblay.
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