les échanges cryptés entre trafiquants de drogue à Besançon mis au jour par la justice

les échanges cryptés entre trafiquants de drogue à Besançon mis au jour par la justice
les échanges cryptés entre trafiquants de drogue à Besançon mis au jour par la justice
>>
Le quartier Planoise, à Besançon, le 15 janvier 2020. SEBASTIEN BOZON/AFP

Marseille n’a pas le monopole des narchomicides. A 500 kilomètres du fief de la DZ Mafia, le tribunal correctionnel du Doubs s’apprête à plonger dans les entrailles ultra-violentes du grand banditisme. Une immersion vertigineuse permise par l’accès aux archives de la messagerie Sky ECC, que les organisations criminelles pensaient à tort inviolables.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sky ECC : pourquoi la justice française demande un procès dans cette affaire pénale tentaculaire

Lire plus tard

Du 16 au 20 décembre, à Besançon, trois accusés seront jugés pour l’assassinat de Houcine Hakkar. Ce mécanicien sans histoire, victime collatérale d’une guerre sans merci entre deux bandes rivales, a été exécuté le 8 mars 2020 dans les rues de la capitale comtoise. Menée par le clan « Picardie », cette expédition punitive constitue le point culminant tragique de quatre mois de fusillades à Planoise, quartier en proie au trafic de drogue. Utilisés comme chair à canon par les deux camps, une dizaine de jeunes avaient déjà été abattus, la plupart dans les jambes. Jusque-là, on tirait pour intimider – et mutiler – plutôt que pour tuer.

Le parquet est riche de détails accablants, qui permettent de faire vivre de l’intérieur la violence croissante de ces règlements de comptes, tout en révélant l’impunité totale qui motive les trafiquants. Les discussions dénichées sur Sky ECC donnent le ton. 14 janvier 2020 : « On tue deux ou trois personnes, les gens verront que nous ne parlons pas chinois. Tout le sac [Besançon] sera le nôtre ! » 30 janvier : « On va leur faire une vraie descente au MP5 [arme de guerre automatique]. On tue, ça les calmera. » 6 mars, deux jours avant l’homicide : “Je viens de m’allumer.” J’ai reçu dix balles et j’ai été obligé de plonger. Il faut leur faire un truc de fou, ils visaient les têtes, ces fils de pute. »

Il vous reste 62,59% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Monde

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV de nouveaux drones perturbent le ciel de New York, Trump réagit vivement
NEXT Mayotte durement touchée par le cyclone Chido, au moins deux morts