Soudan –
HRW accuse les paramilitaires de violences sexuelles généralisées
Human Rights Watch a publié lundi un rapport accusant les forces paramilitaires de soutien rapide du Soudan de violences sexuelles.
AFP
Publié aujourd’hui à 06:27 Mis à jour il y a 4 minutes
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Human Rights Watch (HRW) a accusé les paramilitaires Forces de soutien rapide (RSF) et les milices alliées au Soudan d’avoir commis des violences sexuelles généralisées dans le sud de ce pays d’Afrique de l’Est ravagé par plus d’un an et demi de guerre entre deux généraux rivaux.
Dans un rapport publié lundi, l’organisation de défense des droits humains affirme avoir documenté des dizaines de cas impliquant des femmes et des filles, âgées de 7 à 50 ans, victimes de violences sexuelles, notamment de viols collectifs et d’esclavage sexuel dans le Kordofan du Sud, déchiré par le conflit.
Le Kordofan Sud est en grande partie contrôlé par le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N), un groupe armé rebelle qui contrôle les monts Nouba au Soudan et certaines parties de l’État du Nil Bleu.
Certaines victimes ont été kidnappées et retenues comme esclaves
Les RSF, qui combattent depuis avril 2023 l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane, affrontent également le SPLM-N pour le contrôle de la région.
Selon HRW, de nombreuses victimes ont été violées collectivement chez elles ou chez des voisins, souvent devant leur famille, tandis que certaines ont été kidnappées et retenues comme esclaves.
Une survivante de 35 ans de la tribu Nouba a raconté avoir été violée par six combattants de RSF qui ont pris d’assaut la propriété familiale et tué son mari et son fils alors qu’ils tentaient d’intervenir. « Ils ont continué à me violer, tous les six », a-t-elle déclaré.
« Grave violation du droit humanitaire »
Un autre survivant, âgé de 18 ans, a décrit avoir été emmené en février avec 17 autres personnes dans une base militaire, où ils ont rejoint 33 autres femmes et filles détenues.
Le groupe de prisonniers aurait été enchaîné et violé quotidiennement pendant trois mois.
HRW a qualifié ces violences de « grave violation du droit humanitaire », exhortant les Nations Unies et l’Union africaine à « agir de toute urgence pour aider les survivants, protéger les autres femmes et filles et garantir que justice soit rendue pour ces crimes odieux ».
Une « épidémie de violences sexuelles »
“Ces violences sexuelles, qui constituent des crimes de guerre, soulignent la nécessité urgente d’une action internationale significative pour protéger les civils et rendre justice”, a déclaré l’ONG dans son rapport.
Fin novembre, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), le Britannique Tom Fletcher, avait déjà tiré la sonnette d’alarme et mis en garde contre ce qu’il qualifie de véritable « épidémie de violences sexuelles » contre les femmes. dans ce pays africain, plongé dans la pire crise humanitaire.
En octobre, une mission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies au Soudan a également documenté une escalade des violences sexuelles, « des viols, de l’exploitation sexuelle et des enlèvements à des fins sexuelles ainsi que des allégations de mariage forcé et de traite d’êtres humains ».
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