Le procureur “Il ne faut pas attendre que tout le monde soit mort” à Gaza, affirme Omer Shatz. Cet avocat franco-israélien a déposé un rapport le 6 décembre au bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Le document de 170 pages déposé au nom d’une victime franco-palestinienne, dont le nom est tenu secret pour des raisons de sécurité, accuse huit responsables israéliens d’incitation au génocide à Gaza : le président de l’État hébreu, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. , l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre de la Défense Israël Katz, le général à la retraite Giora Eiland, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et la télévision le journaliste Zvi Yehezkeli. Ces huit hommes « a publiquement et directement incité d’autres personnes à commettre un génocide contre les Palestiniens de Gaza », assure Me Omer Shatz. Le procureur de la CPI, Karim Khan, reçoit de nombreux rapports, notamment sur la guerre à Gaza, et n’est pas juridiquement lié par ceux-ci.
L’avocat et professeur à Sciences Po a fait de ce cas un cas d’école, et huit étudiants ont participé à la rédaction du rapport. Ils ont notamment recueilli jour après jour les déclarations des dirigeants israéliens. « Ces gens vont périr à Gaza »Le général Eiland aurait déclaré. Femmes « sont toutes les mères, sœurs ou épouses des tueurs du Hamas » et « Gaza ressemble beaucoup à l’Allemagne nazie. » Jusqu’à présent, toutes ces déclarations sont restées impunies en Israël, malgré les ordonnances de la Cour internationale de Justice (CIJ). Le 26 janvier, saisis par l’Afrique du Sud qui accuse Israël de violer la convention pour la prévention du génocide, les juges ont estimé qu’il existait un risque « plausible » du génocide des Palestiniens à Gaza et a ensuite ordonné à Israël, entre autres mesures, de punir les responsables de l’incitation à ce génocide. Cependant, le 24 novembre “Le conseiller juridique du gouvernement a informé la Cour suprême de son intention de ne pas poursuivre d’enquête pénale, au mépris de l’ordonnance de la CIJ”, déplore Omer Shatz. Ainsi, puisqu’Israël refuse de juger, en violation des ordonnances de la CIJ, la Cour pénale internationale a l’obligation de juger et devrait donc engager des poursuites, estime-t-il.
Pour Omer Shatz, l’obligation du procureur de la CPI de ” prévenir “ crimes et dissuader les auteurs « ne lui laisse d’autre choix que d’étendre l’enquête en cours au crime d’incitation au génocide. » « Tant que le procureur ne remplira pas ses obligations, la victime au nom de laquelle cette communication est présentée, ainsi que plus de 2 millions de membres du groupe ciblé [les Palestiniens de Gaza] restent exposés à un risque imminent de nouveaux actes et crimes de génocide », ajoute l’avocat.
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