Le président Yoon contraint de démissionner après l’éphémère loi martiale, les partis d’opposition déposent une motion de destitution

Le président Yoon contraint de démissionner après l’éphémère loi martiale, les partis d’opposition déposent une motion de destitution
Le président Yoon contraint de démissionner après l’éphémère loi martiale, les partis d’opposition déposent une motion de destitution

Au même moment, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le parlement pour réclamer le retrait du texte et la démission de M. Yoon.

L’imposition de la loi martiale, une première depuis plus de 40 ans dans le pays, a entraîné la suspension de la vie politique ainsi que la fermeture du Parlement et la mise sous contrôle des médias.

Cette annonce a suscité inquiétude et désapprobation dans le monde entier, notamment de la part des États-Unis, principal allié de Séoul contre la Corée du Nord, et de la Chine.

En Corée du Sud, le principal parti d’opposition (Parti démocrate) a exigé la « démission » de M. Yoon et a menacé d’engager une procédure de destitution contre lui s’il ne démissionnait pas « immédiatement ».

“Nous porterons plainte pour rébellion” contre le président, ses ministres de la Défense et de l’Intérieur et “des personnalités clés de l’armée et de la police, comme le commandant de la loi martiale (général de l’armée, ndlr) et le chef de la police”, a-t-il ajouté. fête ajoutée plus tard.

Celui de M. Yoon, le Power Party, a souligné mercredi que ce dernier devait rendre des comptes.

“Le président doit expliquer cette situation tragique immédiatement et en détail”, a déclaré à la télévision le chef de son parti, Han Dong-hoon, soulignant que “tous les responsables devront rendre des comptes”.

Le chef de cabinet du président et ses principaux conseillers ont “présenté leur démission en masse” dans la matinée, selon l’agence nationale Yonhap.

La Confédération coréenne des syndicats, la plus grande association intersyndicale du pays avec quelque 1,2 million de membres, a appelé à une « grève générale illimitée » jusqu’à la démission de M. Yoon, affirmant qu’il avait « signé sa propre fin au pouvoir ».

A midi, le leader n’était toujours pas réapparu en public.

Yoon est “devenu fou”

Au lendemain de la proclamation de la loi martiale, 190 parlementaires ont voté contre la mesure, tandis que des soldats des forces spéciales tentaient de pénétrer dans la salle de séance.

Au total, plus de 280 soldats ont pénétré par effraction dans l’établissement, selon Yonhap.

Devant le bâtiment, bouclé pendant la nuit, des manifestants ont crié : “Stop Yoon Suk Yeol !”, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Pourquoi devions-nous venir ici après avoir travaillé toute la journée, en milieu de semaine ? » » a crié un manifestant. “C’est à cause de cette loi martiale insensée décrétée par Yoon, qui est devenu fou”, a crié un autre manifestant, acclamé par des centaines de personnes.

M. Yoon a finalement décidé d’annoncer à la télévision la levée de la loi martiale et le retrait des troupes déployées dans la capitale, suscitant des cris de joie parmi les manifestants.

A la demande de l’Assemblée nationale, “nous avons retiré les soldats qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale”, a-t-il déclaré à 04h30 heure locale (19h30 GMT mardi).

L’armée avait indiqué qu’elle n’obéirait qu’aux ordres du président.

Inédit depuis 1980

Mardi soir, Yoon Suk Yeol a expliqué dans un discours surprise son choix de ressusciter une loi appliquée pour la dernière fois en 1980, lorsque des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre un coup d’État militaire. Manifestations réprimées dans le sang.

Dans un contexte de difficultés pour l’adoption du budget, M. Yoon a justifié mardi cette mesure en affirmant vouloir “éliminer les éléments hostiles à l’Etat” et “protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes”. .

Il a notamment pointé du doigt une « dictature législative » et accusé les élus de l’opposition de bloquer « tous les budgets indispensables aux fonctions premières de la nation ».

Le chef de l’opposition Lee Jae-myung, qui a perdu de peu l’élection présidentielle face à M. Yoon en 2022, a qualifié la mesure imposée par lui d’« illégale » et a appelé à manifester devant le Parlement.

La Maison Blanche a déclaré qu’elle n’était pas au courant des intentions de M. Yoon.

Les Nations Unies et le Royaume-Uni ont également exprimé leur inquiétude, tandis que la Chine a appelé ses ressortissants en Corée du Sud à la prudence. Moscou, qui a renforcé ses liens avec la Corée du Nord suite à sa guerre en Ukraine, a jugé la situation « alarmante ».

Le Japon, pour sa part, a déclaré mercredi qu’il surveillait la situation avec une « inquiétude exceptionnelle et sérieuse ».

 
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