Après le Mexique, la Chine et le Canada, ce sont les BRICS que Donald Trump s’attaque dans son approche du patriotisme économique.
“Nous exigeons que ces pays s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain”, a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth Social, “sinon” ces pays dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud « seront soumises à des droits de douane de 100 % et devront s’attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine. »
Mais qui cible-t-il exactement ? BRICS+ fait référence à neuf pays qui se réunissent lors de sommets annuels : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie. Le terme fait référence aux premiers pays ayant adhéré en 2009, à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine puis l’Afrique du Sud en 2011. Les quatre autres Etats ont rejoint le « club » en 2024.
Un « club » pour rivaliser avec le G7
Le terme BRIC est apparu en 2001 dans une note de la banque d’investissement Goldman Sachs. Il désigne les pays émergents à forte croissance et dont le poids économique ne cesse de croître à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, ils représentent près de la moitié de la population de la planète et 35 % du PIB mondial. S’il n’y a pas d’uniformité politique, économique et idéologique entre tous les membres, leur point commun est de pouvoir un jour offrir un contrepoids à la domination occidentale en se positionnant en concurrent du G7. Certains pays comme la Turquie et le Venezuela sont candidats aux BRICS+ mais leur adhésion a été rejetée lors du dernier sommet de Kazan (Russie) du 22 au 24 octobre 2024.
Dans le domaine financier, ce groupe a réfléchi aux moyens de se passer du dollar, qui sert de monnaie de référence pour le commerce mondial. Ces pays ont notamment envisagé de créer leur propre monnaie commune. Mais ce projet, qui impliquerait de renoncer à une partie de sa souveraineté au sein d’un groupe de pays très hétérogènes, est encore très loin d’être abouti.
Lors du sommet des BRICS à Kazan, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’il renonçait, à ce stade, à la création d’une monnaie commune unique, jugeant que cette idée n’était « pas encore mûre ».