La rébellion M23 continue d’avancer dans l’est de la République démocratique du Congo, s’emparant de nouvelles localités sur le front nord du conflit avec les forces gouvernementales, selon une source locale ce dimanche.
Le M23, abréviation de « Mouvement du 23 mars », s’est déployé dans la ville de Kirumba, située dans la province du Nord-Kivu, une région en proie à la violence depuis que la rébellion soutenue par le Rwanda a repris les armes en 2021. Kirumba, la plus grande ville du sud du territoire de Lubero et un important centre commercial, abrite plus de 120 000 personnes.
Un responsable administratif local, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a regretté que Kirumba soit aux mains du M23 depuis samedi soir, mentionnant que ces derniers ont effectué une reconnaissance du terrain avant d’être visibles dans le centre. Les rebelles se dirigent désormais vers le nord de la localité.
Samedi, la ville clé de Kanyabayonga, située à 25 km et abritant plus de 60.000 personnes et des dizaines de milliers de déplacés, est également tombée aux mains des rebelles. Située à une centaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale, Kanyabayonga contrôle l’accès aux villes de Butembo et Beni, importantes pour la tribu Nande et centres commerciaux majeurs du pays.
Le président congolais Félix Tshisekedi a convoqué samedi un Conseil de défense avant de déclarer, à l’occasion de la fête de l’indépendance, que des instructions claires avaient été données pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale, sans donner plus de détails. D’autres localités proches de Kanyabayonga ont également été prises par les rebelles, selon des sources sécuritaires et des responsables locaux.
Depuis fin 2021, le M23, une rébellion congolaise à majorité tutsie, a conquis de larges pans du Nord-Kivu avec l’appui de l’armée rwandaise, encerclant presque entièrement Goma. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de vouloir s’accaparer les richesses de l’est du Congo, ce que dément Kigali. Jusqu’à présent, les initiatives diplomatiques pour résoudre la crise n’ont pas abouti.
