La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence de l’UE – .

La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence de l’UE – .
La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence de l’UE – .

Keystone-SDA

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01 juillet 2024 – 19h28

(Keystone-ATS) Après la Belgique, place à l’imprévisible Hongrie : le pays de Viktor Orban a pris lundi la tête du Conseil de l’Union européenne pour six mois et a promis, face aux craintes de Bruxelles, d’agir avec « impartialité ».

Dérapages antidémocratiques et liens avec le Kremlin malgré l’offensive russe en Ukraine : la présidence hongroise suscite le malaise au sein du Parlement européen et dans plusieurs Etats membres, au moment où la France suscite aussi l’inquiétude, avec l’extrême droite au seuil du pouvoir.

A Bruxelles, l’ambiance était cependant « joyeuse » lundi, selon les mots du Premier ministre hongrois, tout sourire après la cérémonie de passation de pouvoir avec le Premier ministre belge Alexander De Croo.

« Tout le monde se réjouit que ce soit notre tour de rendre à l’Europe sa grandeur » (Make Europe Great Again), a-t-il écrit sur X, reprenant le slogan trumpien décrié choisi par Budapest.

Le gouvernement Orban s’est dit prêt à assumer « les obligations et responsabilités » de sa mission, qui court jusqu’en décembre. « Nous agirons en tant que médiateur impartial », a déclaré le ministre des Affaires européennes Janos Boka.

« Revenir sur les rails »

“En même temps”, a-t-il ajouté, la Hongrie utilisera le feu des projecteurs pour mettre en avant sa “vision de l’Europe” et “faire avancer les choses (…) dans la bonne direction”.

Sur l’Etat de droit, l’immigration ou le conflit en Ukraine, elle entend faire entendre sa voix dissidente, qui lui a valu des bras de fer répétés avec ses partenaires et le gel de milliards d’euros de fonds européens.

« Occupons Bruxelles »

Après la dernière présidence hongroise de l’UE en 2011, Viktor Orban s’était vanté d’avoir donné « des coups de langue, des gifles et des claques amicales » aux « bourreaux excités » du Parlement européen, à ses yeux un repaire de « libéraux et de gauchistes ».

Cette fois, le vétéran de 61 ans apparaît encore plus combatif, entre le dénigrement de « l’élite technocratique » bruxelloise et les vetos en série ces derniers mois pour bloquer l’aide militaire à Kiev.

Il avait promis d’« occuper Bruxelles » à l’issue d’élections européennes considérées comme « historiques », mais si le vote du 9 juin a marqué une percée pour l’extrême droite, le raz-de-marée n’a pas eu lieu.

Et Viktor Orban n’a pas réussi à influencer les postes clés de l’UE : malgré son opposition, les dirigeants ont accepté de reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission.

Un nouveau groupe

Quant au Parlement européen, le Premier ministre hongrois est loin de l’avoir conquis : il a perdu des députés et son parti Fidesz figure toujours parmi les non-inscrits. Des négociations sont néanmoins en cours.

M. Orban a annoncé dimanche depuis Vienne son intention de former un groupe de « Patriotes pour l’Europe » aux côtés du chef du parti nationaliste autrichien FPÖ, Herbert Kickl, et de l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis, fondateur du mouvement ANO.

Il doit encore gagner le soutien de quatre autres pays avant de pouvoir former une faction à part entière.

« Marge de manœuvre limitée »

De quoi donner le ton avant d’entamer une présidence centrée sur sept priorités, comme le renforcement de la « compétitivité économique » du bloc, une meilleure lutte contre « l’immigration clandestine » et le rapprochement des pays des Balkans occidentaux de l’adhésion à l’UE.

Les experts estiment que Viktor Orban tentera probablement de faire obstacle à des poursuites et d’assouplir les restrictions à l’État de droit afin de mettre la main sur les fonds européens. Mais «sa marge de manœuvre est limitée», estime Daniel Hegedus, chercheur au groupe de réflexion German Marshall Fund.

La présidence tournante permet au pays qui la détient de contrôler l’ordre du jour des réunions des 27, un pouvoir non négligeable mais non absolu, selon plusieurs diplomates européens.

D’autant que la Belgique et les institutions européennes ont travaillé dur pour mener à bien des décisions importantes et “limiter ainsi l’instabilité”, explique M. Hegedus à l’AFP.

Un nouveau paquet de sanctions contre la Russie a été approuvé et des négociations d’adhésion qualifiées d’« historiques » ont été officiellement ouvertes avec l’Ukraine – deux décisions que Viktor Orban désapprouve.

M. De Croo s’est dit « fier du bilan » de son pays et a souhaité « bonne chance » à la Hongrie. « Je suis convaincu que vous saurez agir dans l’intérêt de tous les citoyens de l’UE », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

 
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