Viktor Orban a annoncé qu’il souhaitait former un nouveau groupe parlementaire européen.
Le Parti de la liberté (FPÖ) d’Autriche, le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban et le parti populiste tchèque ANO d’Andrej Babis ont annoncé dimanche la formation d’une nouvelle alliance au Parlement européen. Cette initiative réorganiserait – mais pourrait aussi diviser – les forces nationalistes au sein de l’assemblée, à condition que quatre autres partis la rejoignent.
Pour former officiellement un nouveau groupe politique, il faut que des partis d’au moins un quart des 27 États membres de l’Union européenne soient représentés. Si le Fidesz est resté en dehors des grandes alliances depuis sa scission avec le Parti populaire européen (PPE) de centre-droit en 2021, le FPÖ fait partie du groupe politique Identité et démocratie, tout comme le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen en France. ANO ne fait partie d’aucun groupe.
“Une fusée”
« Aujourd’hui est un jour historique car nous entrons dans une nouvelle ère de la politique européenne »a déclaré Herbert Kickl, chef du FPÖ, lors d’une conférence de presse à laquelle participaient Andrej Babis et Viktor Orban, organisée à la dernière minute dans un hôtel de Vienne.
« Cette alliance est conçue comme une fusée qui amènera d’autres partis à se joindre au niveau européen pour unir leurs forces et donner à l’Europe un avenir meilleur »a ajouté Herbert Kickl à propos de la « nouvelle alliance patriotique »L’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis a déclaré que le nouveau groupe s’appellerait « Patriotes pour l’Europe ».
Les partis nationalistes
Les trois hommes ont évoqué la lutte contre l’immigration clandestine, qui est depuis longtemps une de leurs préoccupations majeures, ainsi que le transfert de compétences de Bruxelles vers les Etats membres. Les partis nationalistes ont profité de l’inquiétude des électeurs face à la flambée des prix, à l’immigration et au coût de la transition écologique lors des élections européennes de début juin et cherchent désormais à traduire leurs gains de sièges en une plus grande influence sur la politique européenne.
D’autres partis vont-ils rejoindre l’alliance ?
Alors que le FPÖ est largement en tête dans les sondages d’opinion en Autriche avant les élections législatives du 29 septembre, Viktor Orban fait face à une menace croissante en Hongrie de la part du nouveau parti d’opposition Tisza, qui a annoncé son intention de rejoindre le PPE au Parlement européen.
«Nous créons aujourd’hui une formation politique qui, à mon avis, prendra un bon départ et deviendra très rapidement la plus grande formation de droite européenne.« Non », a déclaré Viktor Orban. « Cela arrivera dans quelques jours et alors il n’y aura plus aucune limite »il ajouta.
Les trois hommes n’ont pas répondu aux questions, mais le FPÖ a indiqué qu’une conférence de presse se tiendrait prochainement à Bruxelles ou à Strasbourg et que d’autres partis rejoindraient l’alliance.
