Les habitants vivent à proximité d’énormes tas d’ordures.

Les habitants vivent à proximité d’énormes tas d’ordures.
Les habitants vivent à proximité d’énormes tas d’ordures.

De violents combats ont opposé samedi l’armée israélienne aux combattants du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, où les conditions de vie des habitants sont “désastreuses” selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

• Lire aussi : Les forces américaines détruisent sept drones houthis au Yémen

• Lire aussi : Raid israélien à Jénine : un soldat tué, plusieurs blessés

• Lire aussi : Frappes israéliennes à Gaza : craintes accrues d’une extension de la guerre au Liban

La guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste en Israël le 7 octobre, se poursuit sans relâche sur le territoire palestinien et fait craindre une reprise des violences au Liban.

Le 7 mai, les troupes israéliennes ont lancé une offensive terrestre dans la ville de Rafah, dans le sud du pays, qu’Israël présentait alors comme le dernier bastion majeur du Hamas. Mais les combats se sont depuis intensifiés dans plusieurs autres régions, notamment dans le nord.

Depuis jeudi, l’armée israélienne mène une opération à Shujaiya, un quartier à l’est de la ville de Gaza, où se trouvent selon elle des « infrastructures terroristes ».

La Défense civile a fait état vendredi de « nombreux morts » et de la fuite de « dizaines de milliers de civils », après un appel de l’armée à évacuer le quartier.

« Terrifié »

« Dans les rues, les gens paniquaient, ils étaient terrifiés […] « Tout le monde quittait Choujaiya », raconte Samah Hajaj, 42 ans. « Nous ne savons pas pourquoi ils ont quitté Choujaiya. [les soldats israéliens, NDLR] « Ils sont entrés dans Shujaiya, car ils avaient déjà détruit les maisons là-bas. »

Dans la nuit et samedi matin, des journalistes de l’AFP ont entendu des explosions, des frappes aériennes et des tirs provenant de cette zone.

L’armée israélienne a déclaré avoir éliminé vendredi « un grand nombre de terroristes » et localisé un dépôt d’armes dans une école.

Toujours dans la ville de Gaza, la Défense civile a déclaré que quatre corps et six blessés avaient été retrouvés dans les décombres d’un bâtiment touché par une frappe israélienne dans la région d’Al Sedra.

Dans le centre du territoire palestinien, où l’armée a affirmé avoir éliminé “de nombreux” combattants, des habitants déblayaient les décombres du camp de réfugiés de Maghazi après une frappe nocturne sur une maison qui a fini par toucher un centre médical.

« La pharmacie, le service d’ophtalmologie et le service des urgences ont été complètement détruits. Il ne reste que des débris », a déclaré Tarek Qandeel, directeur du centre.

Plus au sud, cinq corps ont été découverts suite à un bombardement contre des tentes de déplacés dans le secteur d’Al-Mawasi, près de Rafah, selon les médecins.

L’armée poursuit ses opérations dans cette dernière ville, frontalière avec l’Egypte, affirmant y avoir éliminé “de nombreux terroristes”.

Des témoins ont fait état de morts et de blessés parmi les déplacés du camp de Shakush, à l’ouest de Rafah, après une nouvelle incursion de l’armée israélienne et des tirs. Une source au centre médical Nasser de Khan Younis a indiqué avoir reçu quatre corps provenant de l’ouest de Rafah.

L’attaque du Hamas du 7 octobre en Israël a fait 1.195 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

32 hôpitaux endommagés

Lors de l’attaque, 251 personnes ont été kidnappées, dont 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.

Israël s’est engagé à détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, tout comme les États-Unis et l’Union européenne.

L’offensive israélienne dans la bande de Gaza a jusqu’à présent tué 37 834 personnes, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien assiégé de 2,4 millions d’habitants, dont plus de la moitié ont été déplacés : l’eau et la nourriture manquent et le système de santé est à genoux.

Au total, 32 hôpitaux sur 36 dans la bande de Gaza ont été endommagés depuis le 7 octobre, et parmi eux 20 sont désormais hors service, selon les chiffres publiés vendredi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une responsable de la mission de l’UNRWA, Louise Wateridge, a qualifié vendredi de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire palestinien, où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes.

Les habitants vivent dans des ruines d’immeubles ou dans des tentes autour d’un gigantesque tas d’ordures, a-t-elle déclaré aux journalistes à Genève, par liaison vidéo depuis le centre de la bande de Gaza.

« Pas d’eau, pas de nourriture »

« Il n’y a pas d’eau, pas d’assainissement, pas de nourriture », a-t-elle ajouté à propos de Khan Younis (sud).

Les craintes de voir le conflit s’étendre au Liban se sont récemment accrues avec une escalade verbale entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas.

Depuis le 7 octobre, les deux camps échangent des tirs quasi quotidiennement dans la zone frontalière, des violences meurtrières ayant poussé des milliers d’habitants des deux côtés de la frontière à fuir.

Le Hezbollah a annoncé vendredi avoir lancé plusieurs attaques contre des positions militaires israéliennes près de la frontière, et a annoncé la mort d’un de ses combattants, tué par des tirs israéliens.

Samedi, son allié Téhéran a averti Israël que « l’axe de résistance », qui comprend l’Iran et ses alliés régionaux, pourrait se mobiliser s’il lançait une offensive « de grande envergure » au Liban.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré qu’Israël ne voulait pas de guerre avec le Hezbollah, mais a averti que son pays avait « la capacité de ramener le Liban à l’âge de pierre ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV l’alliance d’une puce neuronale et d’un cerveau à base de cellules souches – .
NEXT Antilles menacées par l’ouragan Beryl, classé « extrêmement dangereux » : Actualités