En Iran, l’élection présidentielle se jouera entre un réformateur et un ultraconservateur.

En Iran, l’élection présidentielle se jouera entre un réformateur et un ultraconservateur.
En Iran, l’élection présidentielle se jouera entre un réformateur et un ultraconservateur.

Massoud Pezeshkian en tête avec un million de voix d’avance

Vers 9h45 (heure suisse), sur 19,07 millions de bulletins dépouillés, le député Massoud Pezeshkian a recueilli 8,30 millions de voix et Saïd Jalili, ancien négociateur nucléaire, 7,19 millions.

Ils devancent nettement le président du Parlement conservateur, Mohamad Baquer Ghalibaf, qui a obtenu 2,68 millions de voix. Loin derrière, le quatrième candidat, Mostafa Pourmohammadi, seule personnalité religieuse en lice, a recueilli 158 314 voix.

Les autorités n’ont donné aucun chiffre sur la participation, même si quelque 61 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes vendredi.

Concernant cette élection : Six candidats ont été autorisés à se présenter à l’élection présidentielle iranienne du 28 juin pour succéder à Ebrahim Raisi.

Après l’accident mortel d’Ebrahim Raïssi

Les élections ont été déclenchées à la hâte après la mort du président conservateur Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai.

Elle est suivie de près à l’étranger puisque l’Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lequel il s’oppose aux pays occidentaux.

La plus haute autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait appelé vendredi les électeurs à “prendre le vote au sérieux et à y participer”. Les opposants, notamment ceux de la diaspora, avaient appelé au boycott du scrutin.

Une forte participation était souhaitée par les autorités alors que l’élection présidentielle de 2021, à laquelle aucun candidat réformateur ou modéré n’avait été autorisé à concourir, a été marquée par une abstention record de 51 %.

Deux candidats très différents

Si un second tour se confirmait entre MM. Pezeshkian et Jalili, il opposerait deux personnalités aux profils et aux programmes très différents.

Agé de 69 ans et chirurgien de profession, Massoud Pezeshkian est député de Tabriz, la principale ville du nord-ouest de l’Iran, et dispose d’une expérience gouvernementale limitée, ayant notamment été ministre de la Santé de 2001 à 2005 dans le gouvernement réformiste de Mohammad Khatami. Il s’est fait connaître pour son franc-parler, n’ayant pas hésité à critiquer le gouvernement lors du mouvement de contestation déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022. Il prône également un réchauffement des relations entre l’Iran et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, afin de lever les sanctions qui affectent durement l’économie.

À propos de lui: En Iran, le parcours du combattant du « réformateur » inattendu et isolé Massoud Pezeshkian à la présidentielle

Saïd Jalili votant à Téhéran, le 28 juin 2024. — © Alireza Sotakbar / keystone-sda.ch

A l’inverse, Saïd Jalili, 58 ans, est partisan d’une politique inflexible à l’égard de l’Occident. Il l’a démontré au cours des six années où il a dirigé les négociations sur le nucléaire iranien, entre 2007 et 2013. Tout au long de sa carrière, Saït Jalili a accédé à des postes clés au sein de la République islamique avec la confiance du guide suprême, l’ayatollah Khamenei. Il est actuellement l’un de ses deux représentants au Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité du pays.

Sans publier les premiers résultats, la presse a pris position samedi matin selon son attachement politique. “Vive l’espoir”, titrait le journal réformateur Sazandegi, en publiant une photo de Massoud Pezeshkian, tandis que le quotidien gouvernemental Iran appelait à “voter pour l’autorité de l’Iran”.

Quel que soit le résultat, l’élection aura probablement des répercussions limitées car le président a des pouvoirs limités : il est chargé de mettre en œuvre, à la tête du gouvernement, les grandes orientations politiques fixées par le guide suprême, qui est le chef de l’État.

 
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