Les Mongols veulent « changer la donne » dans un monde politique ultra-masculin

Les Mongols veulent « changer la donne » dans un monde politique ultra-masculin
Les Mongols veulent « changer la donne » dans un monde politique ultra-masculin

Les Mongols veulent « changer la donne » dans un monde politique ultra-masculin

En Mongolie, dans une classe politique dominée par les hommes, les candidates aux législatives montent au créneau pour imposer une plus grande présence féminine et encourager la future génération de jeunes femmes à suivre leurs traces.

Les électeurs mongols sont appelés aux urnes vendredi pour renouveler leur parlement. Le Parti du peuple mongol (PPM), au pouvoir depuis 2016, devrait conserver sa majorité sauf surprise.

Nouveauté cette année : les partis sont tenus par la loi de veiller à ce que 30 % de leurs candidats soient des femmes.

Le nombre de candidats à se présenter a atteint un niveau record, notamment grâce à un nouveau système de vote qui combine listes proportionnelles et candidats de circonscription élus au suffrage universel direct.

“L’époque actuelle exige des quotas”, a déclaré à l’AFP Dorjzodov Enkhtouya, un ancien présentateur de télévision de 51 ans qui représente le principal mouvement d’opposition, le Parti démocrate, dans le centre de la capitale Oulan-Bator.

« Il n’y a pratiquement aucune femme aux postes de décision », déplore-t-elle. “Nous changeons la situation.”

Malgré sa croissance économique, la Mongolie est loin derrière en matière d’égalité des sexes par rapport à de nombreux autres pays gouvernés par un système démocratique.

C’est particulièrement le cas dans les campagnes, où la vie nomade est souvent régie par des normes patriarcales strictes. Et les mentalités n’évoluent que très progressivement : ce n’est qu’en 2022 que le gouvernement a nommé la première femme gouverneur du pays.

– « Surmonter les préjugés » –

Cette décision a suscité d’intenses débats en Mongolie, où les gouverneurs de province sont tenus de participer à des cérémonies traditionnelles habituellement réservées aux hommes.

“Il y a eu des débats publics pour savoir si une femme peut être gouverneur”, a déclaré à l’AFP Khurelbaatar Baasanjargal, avocat de 42 ans et candidat du parti au pouvoir.

« Mais notre première femme gouverneur a fait tout ce que les hommes gouverneurs peuvent faire », souligne-t-elle.

Selon plusieurs candidats, les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la plupart des problèmes de la vie urbaine en Mongolie. Pollution de l’air qui rend les enfants malades, urbanisme désastreux qui réduit l’espace disponible pour les jeunes pour jouer ou encore forte inflation : ces problèmes quotidiens touchent directement les mères de famille.

Dans une banlieue tranquille d’Oulan-Bator, la candidate Baatarjav Munkhsoyol, 41 ans, explique à l’AFP que les femmes politiques sont souvent contraintes de “surmonter les préjugés” pour être prises au sérieux.

« Les élections sont un jeu d’argent et elles représentent une dépense énorme. Les campagnes de diffamation sont monnaie courante», affirme cet ancien employé d’ONG, candidat du parti minoritaire de centre-droit anti-corruption. HUN.

« Il faut beaucoup de volonté et de courage pour se présenter aux élections quand on est une femme », notamment en raison de la corruption endémique qui en dissuade beaucoup, souligne-t-elle.

– Violence –

Des progrès ont néanmoins été réalisés : les deux tiers des fonctionnaires sont désormais des femmes, selon le gouvernement mongol.

Mais pour Dorjzodov Enkhtouya, les quotas doivent aller plus loin. L’ancienne présentatrice télé réclame que 50 % des candidats soient des femmes.

Mais les mentalités restent difficiles à changer dans les zones rurales. Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, deux tiers des Mongols ont subi une forme ou une autre de violence physique, sexuelle, émotionnelle ou économique.

« La violence sexiste constitue aujourd’hui l’un des principaux obstacles auxquels sont confrontées les femmes », déclare Dorjzodov Enkhtuya.

L’avocate Khurelbaatar Baasanjargal a déclaré à l’AFP avoir rencontré une femme âgée dans une province reculée qui a subi des années de violences de la part de son mari. “Elle m’a dit qu’elle était très heureuse que nous parlions maintenant des droits des femmes”, a-t-elle déclaré.

Lors d’un séjour à la campagne, la candidate raconte avoir encouragé deux fillettes de 10 ans à réaliser leurs rêves.

«Je leur ai dit que les femmes pouvaient faire n’importe quel travail», dit-elle.

«Ils se souriaient et se regardaient. C’est pourquoi j’ai décidé de continuer en politique : pour être un exemple pour les autres femmes.»

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