DCes tournants majeurs sur la scène mondiale viennent de donner un formidable élan à la crise ukrainienne : l’irruption, en octobre, des troupes nord-coréennes en Russie pour prêter main forte à l’armée de Vladimir Poutine et l’élection, le 5 novembre, de Donald Trump. à la Maison Blanche.
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Ces deux événements ont fait bouger les lignes d’un conflit qui a causé, en mille jours, des centaines de milliers de morts, qui met en péril la sécurité de l’Europe et implique de plus en plus directement de multiples puissances, notamment nucléaires. Le premier événement, l’arrivée d’au moins 10 000 soldats nord-coréens en Russie, outre la livraison d’importants volumes d’armes en provenance de ce pays, marque une véritable internationalisation du conflit : pour la première fois depuis les invasions mongoles, un conflit oriental Un pays asiatique intervient sur un théâtre de guerre européen, inversant la tendance historique des interventions occidentales en Asie.
Ce bouleversement, décrit comme « rupture » par le président Emmanuel Macron, a poussé le président Joe Biden à autoriser l’Ukraine à frapper des cibles sur le territoire russe avec des missiles américains ATACMS à longue portée, ce que Kiev a fait mardi 19 novembre. Trop tard, la décision ne changera pas le cours de la guerre, mais il engage en outre les États-Unis et, probablement, dans leur sillage, le Royaume-Uni et la France, qui ont livré à Kiev des missiles aux fonctions similaires.
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Le deuxième événement change la donne diplomatique, car le règlement du conflit ukrainien est une promesse de campagne de Donald Trump, qui sera au pouvoir dans deux mois. Contrairement à d’autres Européens, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a anticipé ce retour. Il l’a même souhaité à certains égards, car les hésitations de l’administration Biden ont coûté cher aux forces ukrainiennes. La combinaison de ces deux événements ouvre une période à la fois dangereuse, car chaque parti cherchera à renforcer sa position en vue d’une issue possible, mais aussi porteuse d’une nouvelle dynamique.
Levier possible dans une négociation
Il convient de noter une phrase du message de félicitations envoyé par Zelensky à Trump le 6 novembre : le président ukrainien dit apprécier l’approche du président élu américain en matière de « La paix par la force ». Ce concept, cher à l’empereur Hadrien, est développé par Robert O’Brien, qui fut conseiller à la sécurité nationale de Trump de 2019 à 2021, dans un article publié en juin par la revue Affaires étrangères. L’ancien conseiller de Trump reproche à l’administration Biden d’avoir, tout en apportant une aide militaire importante à l’Ukraine, «a traîné les pieds pour envoyer à Kiev le type d’armes nécessaires pour réussir». Trump, prédit-il, souhaiterait un règlement négocié de la guerre pour « Mettre fin au massacre tout en préservant la sécurité de l’Ukraine » ; cela impliquerait “continuer à fournir à l’Ukraine une aide meurtrière, financée par les Européens, tout en gardant la porte ouverte à la diplomatie”avec un « un certain degré d’imprévisibilité » déstabiliser Moscou.
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