L’Ukraine a frappé pour la première fois le territoire russe avec des missiles américains à longue portée.
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La Russie a affirmé mardi que l’Ukraine avait attaqué de nuit son territoire avec des missiles américains à longue portée, une première en 1000 jours d’invasion russe, tandis que Moscou a une nouvelle fois évoqué le spectre du recours à l’arme nucléaire en cas d’attaques de ce type.
Cette affirmation intervient quelques jours après le feu vert de Washington à Kiev pour frapper le sol russe avec ces missiles ATACMS, que Moscou avait présenté comme une ligne rouge.
“A 3h25 du matin, l’ennemi a frappé un site dans la région de Briansk”, non loin de la frontière ukrainienne, avec des “missiles tactiques ATACMS”, selon le ministère russe de la Défense, qui précise que des installations militaires ont été ciblées et qui assure que cinq missiles ont été détruits et un autre endommagé par la défense anti-aérienne russe.
Interrogées par l’AFP, les autorités ukrainiennes n’ont pas encore réagi.
L’Ukraine réclame depuis de nombreux mois de pouvoir frapper “en profondeur” des cibles militaires en territoire russe pour perturber la logistique de l’armée russe qui bombarde quotidiennement ses infrastructures et ses villes, provoquant la mort de nombreux civils.
Vladimir Poutine a de son côté réagi mardi en signant le décret officialisant sa nouvelle doctrine nucléaire qui élargit la possibilité de recourir à l’arme atomique en cas d’assaut aérien « massif » d’un pays non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire. . Des références claires à l’Ukraine et aux États-Unis.
“Il fallait adapter nos fondements (de la doctrine nucléaire) à la situation actuelle”, a froidement relevé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
En septembre, Vladimir Poutine, qui réclame la capitulation de l’Ukraine, avait prévenu que si ce pays frappait le territoire russe avec des missiles occidentaux à plus longue portée, cela signifierait que « les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie ».
Après 1000 jours d’un conflit qui a fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts au total, Kiev n’entend pas céder même si l’armée russe est désormais appuyée par des milliers de soldats nord-coréens et malgré l’incertitude sur la pérennité du soutien américain. avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison Blanche.
Face au Parlement ukrainien, Volodymyr Zelensky a estimé que l’issue serait décidée en 2025.
« Dans les moments décisifs qui arriveront l’année prochaine, nous ne devons permettre à personne dans le monde de douter de la résilience de l’ensemble de notre État. Et cette étape déterminera qui gagnera », a-t-il déclaré.
“L’Ukraine peut vaincre la Russie”, même si “c’est très difficile”, a-t-il souligné.
Mais M. Zelensky a reconnu que l’Ukraine devra peut-être attendre Poutine pour « restaurer » son intégrité territoriale, les Russes occupant près de 20 % de sa superficie.
C’est la première fois qu’il admet que son pays devra « peut-être » accepter, pour un temps, la perte de zones occupées par la Russie.
Auparavant, la diplomatie ukrainienne avait affirmé que l’Ukraine ne se soumettrait « jamais » à la Russie, tandis que le Kremlin répétait qu’elle gagnerait sur le front.
“L’opération militaire se poursuivra” jusqu’à ce que “les objectifs fixés soient atteints”, a insisté Dmitri Peskov, au moment où l’armée russe avance sur plusieurs secteurs du front, notamment près de Kourakhové (est), dont elle a revendiqué mardi la conquête. d’un nouveau village.
Par ailleurs, la Russie multiplie les frappes de missiles et de drones sur les villes et infrastructures ukrainiennes, tuant de nombreux civils et plongeant régulièrement la population dans l’obscurité et le froid.
Une frappe russe a causé la mort de dix personnes dans la nuit de lundi à mardi, dont un enfant, dans la région de Soumy (nord-est), selon un dernier bilan.
Dans le même temps, le retour de Donald Trump fait craindre à l’Ukraine et aux Européens qu’il oblige Kiev à des concessions, offrant ainsi une victoire militaire et géopolitique à Vladimir Poutine.
La Pologne et d’autres Etats européens ont donc déclaré vouloir assurer la défense européenne et celle de l’Ukraine en cas de retrait américain.
“Les principaux pays de l’UE sont prêts à assumer la charge du soutien militaire et financier à l’Ukraine dans le contexte d’une éventuelle réduction de l’engagement des Etats-Unis”, a déclaré le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski, après une rencontre à Varsovie avec son homologue français. , homologues allemands, italiens, espagnols et britanniques.
Il leur faudra cependant trouver un terrain d’entente durable, comme l’appelait il y a quelques jours le chancelier allemand Olaf Scholz pour la première fois depuis deux ans à Vladimir Poutine, provoquant la colère de Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien a déclaré vouloir que la guerre se termine en 2025 par des « moyens diplomatiques », mais estime que Kiev a besoin de davantage de moyens militaires pour infliger des défaites au Kremlin et aborder les négociations en position de force.
M. Poutine ne doit pas « parvenir à ses fins », a insisté mardi le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.