J’exige la reconnaissance de mon genre noble par l’État français

Une contribution de Khider Mesloub – En France, toute personne a la possibilité de changer de sexe. Ainsi, l’identité de son sexe indiquée sur son état civil, l’identité de genre désignant, « pour une personne, l’expérience intime, personnelle et profondément vécue de son genre, qu’il corresponde ou non au sexe qui lui a été attribué à la naissance. Cette reconnaissance sociale du genre ouvre le droit de modifier la mention du sexe dans les documents de l’état civil.

Selon la loi, pour « changer l’indication du sexe sur les documents de l’état civil », il suffit de « démontrer que le sexe indiqué sur votre état civil ne correspond pas à celui de votre vie sociale » (identité de genre). Jusqu’à présent, la demande est adressée au tribunal.

Apparemment, le Nouveau Front Populaire (NFP) plaide pour que les procédures de changement d’indication de genre soient effectuées directement à la mairie.

Cela tombe bien, j’aimerais moi aussi déposer un grief : la reconnaissance de mon genre noble par la société. Et son indication de mon état civil. En effet, je veux que les gens reconnaissent ma qualité de noble. J’appartiens à la famille noble. Cette race au sang bleu est à la tête d’un riche patrimoine mobilier et immobilier depuis des siècles. « Mon expérience intime, personnelle et profondément vécue du genre noble ne correspond pas à celle qui m’a été socialement assignée à la naissance. »

De manière générale, l’identité de genre définit la croyance d’une personne selon laquelle elle appartient au genre féminin même si elle est née de sexe masculin et possède une anatomie sexuelle masculine identifiable. Et vice versa. En France, les personnes vivant « une expérience d’appartenance à l’autre sexe » peuvent demander un changement de leur état civil. Pour ce faire, il n’est plus nécessaire de fournir un diagnostic de trouble mental ni d’avoir subi une quelconque opération médicale. Toute personne souhaitant modifier l’indication de genre sur ses documents d’identité doit simplement déclarer qu’elle se sent femme alors qu’elle est un homme ou vice versa.

Le tribunal croit la personne sur parole.

Je demande donc à mes lecteurs et à mes concitoyens de me croire sur parole : j’appartiens à la famille noble. Bien sûr, je suis né dans une famille roturière, mais j’ai toujours eu le sentiment d’appartenir à la noblesse. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours senti que j’étais un noble. J’étais différent de mes amis d’école et de quartier, tous roturiers, de faible origine.

J’exige que la société me réintègre dans mon statut noble héréditaire, mon corps social nobiliaire atavique, celui de la lignée de mes nobles ancêtres désignés sous le nom : La Foutaise. Je suis le descendant de la baronnie de La Foutaise.

Bien que né à Paris dans une famille roturière d’origine algérienne, j’ai toujours eu la conviction d’être la réincarnation de la noble lignée de La Foutaise.

Dans mon être, comme dans mes sentiments, mes émotions, mes pensées et ma présence élégante, je me sens le descendant direct de la lignée De La Foutaise, grande famille appartenant à la noblesse. Une famille noble dotée autrefois d’un immense fief situé en Normandie.

Je demande que mon choix de sexe noble soit respecté. Parce que le genre noble est un sentiment profond et fort, qui ne peut être contrôlé et qui ne peut être choisi. Certes, ce sentiment n’est pas conforme au genre roturier hérité à ma naissance sur la base de mes organes sociaux familiaux d’origine ouvrière.

Aujourd’hui, après une longue phase d’exploration sociale du genre, en tant que noble, je ne me reconnais pas dans les caractéristiques sociales plus communes définies par la société moderne. Je demande donc à chacun d’entre vous d’éviter de me juger sur la base de mon apparence ordinaire. Certes, en apparence, j’ai l’air d’un mendiant, mais au fond de ma personnalité, j’appartiens au genre noble.

D’ailleurs, pour dissiper cette confusion identitaire, je suis en pleine transition noble. Encore quelques opérations administratives et je deviendrai pleinement noble, reconnaissable à ma perruque, mon épée et mes armoiries. Je profite de cette tribune pour lancer un appel aux autorités françaises.

Par ce grief, j’ordonne à l’État français, issu de l’ignoble et sanglante contre-révolution républicaine bourgeoise de 1789, de me restituer mon fief, mes biens seigneuriaux confisqués à mes ancêtres par les révolutionnaires jacobins guillotinateurs.

Au quotidien, dans tous les espaces publics, j’aimerais avoir le droit de porter une perruque noble, une épée et un blason sans être moqué et harcelé par certains badauds baronphobes.

La baronphobie, la haine des barons, doit cesser. Il est scandaleux que des gens du peuple attaquent ma noble dignité. J’envisage de créer une association : Stop à la baronphobie !

Je suis convaincu que nous sommes des milliers d’entre nous, nés dans une famille du mauvais chemin, à désirer ardemment réintégrer notre noble corps social, notre noble famille naturelle.

Pour ma part et les quelques personnes nobles qui m’entourent, nous souffrons terriblement d’être assignés à ce corps étranger du commun que nous exhibons en public tous les jours, même si nous nous sentons nobles. Nous exigeons d’être perçus et considérés comme nobles, même si nous appartenons aux roturiers, et nous exhibons une condition sociale manifeste de roturier.

De plus, je souhaite que la mairie change mon état civil. Je ne veux plus porter l’identité roturière Khider Mesloub, mais mon identité authentique et noble Edouard Charles de La Foutaise, cette identité à laquelle je crois fermement appartenir depuis que j’ai fait mon sortir noble pour ma famille roturière. De plus, cette révélation a semé le trouble dans ma famille, au point de me percevoir désormais comme une sorte d’individu souffrant d’un trouble mental. Quoi qu’il en soit, ma famille roturière refuse de reconnaître ma noble identité de genre. Quelle intolérance ! J’ai toujours su que les roturiers sont intolérants, en particulier envers les personnes appartenant à la noblesse.

Ceci étant dit, pour honorer ma noblesse, j’exige que tous les roturiers de France utilisent le vœu approprié pour s’adresser à ma noble personne, s’inclinent en passant en signe de respect, de soumission, d’adoration dû à mon sexe noble.

Pour mes déplacements quotidiens, j’exige que l’État français me fournisse une voiture équipée de nombreuses décorations et signes extérieurs de noblesse pour rappeler mon type de noblesse. Sans oublier un cocher pour le conduire. Un cocher qui n’est pas un noblephobe.

Enfin, pour conclure, j’exige que les autorités françaises me versent une pension à vie en réparation du préjudice subi par mes nobles ancêtres, la confiscation de leurs biens lors de la Révolution française ; souffrances endurées tout au long de ma vie de roturier, alors que j’avais toujours le sentiment d’appartenir à la noblesse.

KM