« La Chine accroît sa présence en Amérique latine et éjecte progressivement l’ancien roi des Amériques, les États-Unis, de son jardin traditionnel »

« La Chine accroît sa présence en Amérique latine et éjecte progressivement l’ancien roi des Amériques, les États-Unis, de son jardin traditionnel »
« La Chine accroît sa présence en Amérique latine et éjecte progressivement l’ancien roi des Amériques, les États-Unis, de son jardin traditionnel »
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Le président chinois Xi Jinping (au centre) et la présidente péruvienne Dina Boluarte arrivent à la cérémonie virtuelle d’inauguration des travaux d’un mégaport financé par la Chine dans la ville péruvienne de Chancay. Au Palais du Gouvernement, à Lima, le 14 novembre 2024. FERNANDO VERGARA/AP

CC’est avec précaution, par visioconférence depuis Lima, que le président chinois, Xi Jinping, a virtuellement coupé le ruban d’inauguration du port géant de Chancay. Situé à 80 kilomètres au nord de la capitale, il symbolise les ambitions commerciales du Pérou, l’offensive chinoise en Amérique latine et l’effondrement de l’influence américaine dans cette région.

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Situé sur le site d’un paisible village de pêcheurs sur la côte désertique du nord du pays, le port deviendra, d’ici dix ans, l’une des plus grandes infrastructures portuaires d’Amérique latine, avec ses 141 hectares et ses quinze quais de chargement. L’investissement total de 3,6 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) a été réalisé par le groupe étatique chinois Cosco Shipping. Ici, on roule, on téléphone et on transborde du chinois. Le parc industriel pourrait également bientôt accueillir une usine d’assemblage du géant de la voiture électrique BYD.

D’où l’enthousiasme de Xi Jinping, célébrant la naissance de ce corridor terre-mer entre l’Asie et l’Amérique du Sud. « Un nouveau sentier Inca »selon le dirigeant chinois, ce qui permettra au Pérou d’exporter son cuivre et ses produits agricoles et au Brésil d’envoyer son soja en Chine, réduisant ainsi de dix jours le temps de transport entre l’Amérique et l’Asie.

Des investissements massifs

L’objectif chinois est en effet d’accroître encore l’ampleur de ses échanges commerciaux. Il s’agit notamment de son projet mondial Belt and Road Initiative (littéralement « Road and Belt Initiative », nom officiel de la « nouvelle Route de la Soie »), lancé en 2013 et qui lui permet de conclure des partenariats accompagnés d’investissements massifs en infrastructures dans les pays. concerné. L’Argentine, le Chili, la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela en sont déjà membres, et le Brésil devrait bientôt rejoindre le club. La ceinture s’agrandit et éjecte peu à peu l’ancien roi des Amériques, les États-Unis, de son jardin traditionnel.

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de presque tous les pays d’Amérique du Sud. Ainsi, au Pérou, les mines et la fourniture d’électricité sont en grande partie exploitées par des groupes chinois. Depuis 2015, le volume des échanges commerciaux avec Pékin a dépassé celui avec Washington et est désormais presque deux fois plus important.

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Ce sont des discussions intéressantes en perspective entre Joe Biden et Xi Jinping, tous deux à Lima pour le sommet des pays du Pacifique. Ils pourront même poursuivre la conversation lors du sommet du G20 au Brésil le 18 novembre. Pas sûr que la nouvelle administration Trump qui se met en place, toute avec sa volonté protectionniste et sa haine de la Chine, améliore l’ambiance ou la situation. L’Amérique s’isole, à ses propres risques.

 
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