Questions de leadership | Marquer des buts sur un terrain masculin

Questions de leadership | Marquer des buts sur un terrain masculin
Questions de leadership | Marquer des buts sur un terrain masculin

Cette semaine, Catherine Daoust, ingénieure chez Nova Bus et défenseure dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), membre de l’équipe La Victoire de Montréal 2023, répond à nos questions sur le leadership.

Avec le discours dominant sur la place des femmes dans la société, les jeunes femmes ont plus que jamais besoin de modèles féminins qui sortent des rôles traditionnels. Vous êtes l’exemple vivant qu’il est possible pour une femme d’être à la fois ingénieure et joueuse de hockey. Comment avez-vous fait ces choix ?

Pour le hockey, c’est mon frère qui m’a rendu accro. Ma mère nous emmenait, mes deux sœurs et moi, à l’aréna pour regarder mon frère aîné jouer au hockey. Je l’ai vu patiner avec son bâton et sa rondelle, et puis j’ai voulu essayer aussi.

J’ai découvert plus tard qu’il était possible de jouer au hockey à long terme et de faire carrière en regardant l’équipe canadienne avec Caroline Ouellette et plus tard Catherine Ward.

Pour le métier d’ingénieur, si je n’avais pas eu quelqu’un dans ma famille qui m’avait dit un jour : « Si tu aimes la physique et les mathématiques, ce serait peut-être une bonne idée de te tourner vers le métier d’ingénieur », je n’y aurais pas pensé. il. A cette époque, je ne savais pas exactement ce qu’était un ingénieur.

Ce mardi soir à l’École de technologie supérieure (ETS), vous participez à la grande conférence G-Change, qui vise à inspirer la prochaine génération de femmes pour les métiers des secteurs des sciences, des technologies, de l’ingénierie, des arts numériques et des mathématiques. Pourquoi avez-vous accepté cette invitation ?

Il est important de montrer quel chemin il faut suivre pour devenir ingénieur et aussi de savoir qu’il est possible de suivre ce chemin tout en pratiquant un sport. Le sport offre de nombreuses opportunités et je veux que les jeunes femmes le sachent. Ça ouvre beaucoup de portes, le hockey.

Au Cégep de Saint-Laurent, j’ai complété mon DEC en sciences naturelles tout en jouant au hockey. Puis j’ai été recruté par des universités américaines. J’ai pu vivre une expérience universitaire extraordinaire. C’est stimulant de sortir de chez soi et de vivre avec ses coéquipiers.

Si je ne jouais pas au hockey, j’aurais aussi une belle carrière, mais je n’aurais pas eu l’opportunité d’aller jouer au hockey à l’étranger et de me faire payer mes études. Je veux aussi envoyer un message qui puisse toucher beaucoup de personnes.

C’est tellement important de suivre nos passions ! La raison pour laquelle j’ai réussi à bien performer au hockey et en ingénierie, c’est que j’aimais vraiment ce que je faisais.

Les diplômes d’ingénieur américains sont-ils reconnus ici ?

Oui. En faisant le saut aux États-Unis, je me suis assuré que mon diplôme serait reconnu au Canada. Il existe un accord entre les deux pays pour le baccalauréat en ingénierie.

Si l’université américaine fait partie de l’accord, on rentre au Canada avec le diplôme américain et on peut exercer notre métier. J’ai choisi l’Université du Minnesota à Duluth. J’ai obtenu une bourse pour y étudier, apprendre l’ingénierie et jouer au hockey.

Comment se prépare-t-on à être pionnier dans un métier et un sport ?

Je dirais que c’est plutôt une expérience d’apprentissage. J’ai joué au hockey mineur avec les garçons jusqu’à l’âge de 15 ans, donc j’avais l’habitude d’interagir avec les gars.

Puis à l’université, il y avait beaucoup d’hommes dans les classes d’ingénieurs, mais c’était une situation à laquelle je m’étais habitué avec le hockey. On apprend à bien réagir et à ne pas se sentir personnellement visé. Nous apprenons aussi à nous faire notre propre place.

Dans mes équipes de hockey, je devais montrer que j’avais ma place, mon talent et mon éthique de travail. Ce qui m’a aussi aidé en ingénierie.

J’espère que ce que j’ai fait tout au long de mon voyage facilitera la tâche de ceux qui me succéderont. Ne serait-ce qu’en sensibilisant les personnes sur le lieu de travail.

Par exemple, lorsqu’une femme arrive dans une usine avec un collègue masculin, les salariés peuvent avoir le réflexe de s’adresser à l’homme. J’ai observé que plus je répondais aux questions, plus les employés voyaient que je savais de quoi je parlais, plus je gagnais leur respect.

C’est plus long que si j’étais un homme, mais c’est possible.

Sur votre lieu de travail, même s’il y a des adaptations à faire dans un premier temps lorsque vous arrivez dans un nouveau poste, considérez-vous que nous sommes enfin arrivés en 2024 ou sommes-nous encore dans les années 1960 ?

Nous sommes vraiment en 2024. J’aime mon équipe, j’aime mon département et ce sont des gens qui m’encouragent aussi énormément dans mon hockey.

Chaque lundi, il y a une grande réunion avec tous les départements, puis durant la saison, il y a eu un moment dédié au « où est Catherine, c’est quand le prochain match ? « . C’est vraiment très inclusif chez Nova Bus.

C’est vrai qu’il y a moins de femmes que d’hommes dans mon équipe, mais cela ne se voit pas lorsque nous parlons et travaillons ensemble. Le travail d’un ingénieur n’est jamais ennuyeux.

Je suis ingénieur de fabrication. Je m’assure que tout ce que nous développons dans notre équipe de développement de produits, nous sommes capables de l’industrialiser, c’est-à-dire que cela soit facilement assemblé et réalisable sur notre chaîne de production chez Nova Bus.

 
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