Bombardements et combats à Rafah, Washington à la recherche d’une trêve

Bombardements et combats à Rafah, Washington à la recherche d’une trêve
Bombardements et combats à Rafah, Washington à la recherche d’une trêve

Keystone-SDA

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13 juin 2024 – 18h35

(Keystone-ATS) L’armée israélienne a bombardé jeudi la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, où les combats terrestres avec le Hamas font rage après une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu.

Après plus de huit mois de guerre, les États-Unis s’efforcent d’obtenir un accord sur la base d’un plan annoncé par le président Joe Biden, sur lequel le mouvement islamiste palestinien a adressé une première réponse aux pays médiateurs, alors qu’Israël n’a pas officiellement fait connaître sa position. .

La tension est encore montée à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où le mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas, a annoncé jeudi avoir lancé des attaques “avec des roquettes et des drones” contre neuf positions de l’armée israélienne.

Israël a promis de répondre « par la force » à toutes les « agressions » du Hezbollah.

Après de multiples tirs de roquettes mercredi sur le nord d’Israël, le mouvement libanais a affirmé que cette nouvelle attaque visait à venger la mort d’un important commandant, Taleb Sami Abdallah, tué mardi dans une frappe israélienne ciblée sur le sud du Liban.

Dans la bande de Gaza, des tirs d’artillerie lourde et des frappes aériennes ont visé jeudi plusieurs secteurs, notamment la ville de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, selon des correspondants de l’AFP.

« Mort, détruit »

La branche militaire du Hamas a déclaré qu’elle était engagée dans des combats de rue dans l’ouest de Rafah, où des témoins ont signalé des tirs d’hélicoptères Apache.

Les militaires “poursuivent leurs opérations ciblées dans le secteur de Rafah”, a indiqué l’armée, ajoutant avoir “éliminé plusieurs terroristes au corps à corps” mercredi.

Des témoins ont parlé à l’AFP d’une “nuit très violente” à Rafah, en raison de bombardements et d’incursions de soldats israéliens.

L’armée a lancé le 7 mai une offensive terrestre sur Rafah, obligeant un million de Palestiniens à fuir, selon l’ONU, la plupart désormais regroupés dans la zone côtière d’al-Mawasi, qualifiée de « zone humanitaire ». par Israël.

L’armée a démenti jeudi avoir bombardé le secteur d’al-Mawasi, comme l’avaient affirmé des témoins.

L’ONG Norwegian Refugee Council (NRC) a toutefois dénoncé jeudi “l’utilisation la semaine dernière d’une zone désignée comme ‘humanitaire’ comme zone de guerre, qui trahit toute idée de protection des civils ou de respect de l’espace humanitaire”.

« La capacité des organisations humanitaires à fournir une aide, même minimale, est désormais complètement réduite », ajoute le NRC.

Israël avait présenté son offensive sur Rafah comme essentielle pour éliminer le Hamas, mais les combats ont repris ces dernières semaines dans plusieurs autres régions.

L’armée a indiqué jeudi qu’elle poursuivait ses opérations dans le centre de Gaza, où trois corps ont été retrouvés dans une maison bombardée du camp de Nousseirat, selon la Défense civile.

« Le Hamas ne voit pas que nous sommes fatigués ? Nous sommes morts, détruits. La guerre doit cesser à tout prix», a déclaré à l’AFP Abu Chaker, un habitant de la ville de Gaza, au nord du territoire assiégé.

« Pression » sur Israël

Mercredi à Doha, M. Blinken a affirmé que les États-Unis travailleraient avec le Qatar et l’Égypte en faveur d’un cessez-le-feu.

Le plan annoncé le 31 mai par Joe Biden prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages détenus à Gaza et de la libération des Palestiniens emprisonnés par Israël.

Le contenu de la réponse du Hamas, remise aux médiateurs, n’a pas été révélé, mais M. Blinken a déclaré que « certains changements » exigés par le mouvement islamiste étaient « réalisables, d’autres non ». “Je pense que cet écart peut être comblé”, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas officiellement répondu au plan annoncé par Joe Biden et affirme qu’il poursuivra la guerre jusqu’à la défaite du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. .

Le Hamas, de son côté, réclame un cessez-le-feu définitif et le retrait de l’armée israélienne de Gaza. Le mouvement islamiste a appelé mercredi « M. Blinken et l’administration Biden doivent « faire directement pression » sur Israël pour qu’il parvienne à un accord.

Selon une source proche des discussions, la réponse du Hamas contient des « amendements » au plan initial, « y compris un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza ».

Le Forum des familles, principale association de proches d’otages, a exhorté le gouvernement à agir rapidement car « tout retard pourrait mettre gravement en danger les otages ».

“Calomnie”

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par le Hamas depuis la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, qui a fait 1.194 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP. établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée.

En réponse, l’armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 37.232 morts sur le territoire, en majorité des civils, dont au moins 30 en 24 heures, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Une commission d’enquête de l’ONU a jugé mercredi qu’Israël était responsable de “crimes contre l’humanité”, notamment d'”extermination”, sur le territoire palestinien. Elle a également accusé les autorités israéliennes et sept groupes armés palestiniens, dont la branche armée du Hamas, de crimes de guerre.

Israël a accusé jeudi cette commission de lancer « de fausses accusations et calomnies » contre son armée.

 
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