Musk, bras droit de Trump, le pari politique fou de l’homme le plus riche du monde

Elon Musk lors d’un meeting de Donald Trump à Butler (Pennsylvanie), le 5 octobre 2024 (Anna Moneymaker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives)

C’était l’un des paris les plus fous de l’histoire économique et politique récente, et il s’est avéré payant : Elon Musk, riche entrepreneur et mégalomane, voit son soutien farouche à Donald Trump récompensé par un poste de conseiller spécial chargé de « l’efficacité du gouvernement ».

Le président élu a annoncé qu’il comptait nommer le patron de Tesla, Space X et X, conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy, à la tête de cette nouvelle commission. Sa mission : « envoyer une onde de choc dans le système » en déréglementant à tout prix et en coupant drastiquement le budget fédéral américain.

Un “classement des dépenses les plus terriblement stupides” sera publié, qui “sera à la fois extrêmement tragique et extrêmement divertissant”, a annoncé M. Musk sur X après l’annonce de sa future nomination.

Reste à savoir comment deux personnalités notoirement égocentriques comme Elon Musk et Donald Trump s’entendront sur le long terme.

Né le 28 juin 1971 en Afrique du Sud d’un père ingénieur et mannequin canadien, l’homme le plus riche du monde – un Américain naturalisé – est devenu la figure la plus controversée du néocapitalisme.

Il partage ses ambitions extra-planétaires et ses idées techno-libertaires avec plus de 200 millions d’abonnés sur la plateforme qu’il a rachetée en 2022, changeant son nom de « Twitter » à « X ».

Elon Musk, 53 ans, s’est jeté à corps perdu dans la campagne de Donald Trump ces dernières semaines. Les images du multimilliardaire – Forbes estime sa fortune à plus de 300 milliards de dollars – sautant sur scène lors d’un rassemblement républicain en Pennsylvanie ont fait le tour du monde.

Autres planètes

Son comité de soutien a organisé une loterie offrant un million de dollars par jour aux électeurs inscrits dans les États clés qui acceptaient de signer une pétition conservatrice en faveur de la liberté d’expression et du droit de porter les armes.

Elon Musk sur scène lors d’un meeting de Donald Trump à Butler (Pennsylvanie), le 5 octobre 2024 (Jim WATSON / AFP/Archives)

Il a investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne du président élu et a utilisé son réseau social, sur lequel il publie en permanence, comme caisse de résonance.

Le voilà donc conseiller spécial, en plus d’être à la tête de Tesla, premier constructeur mondial de véhicules électriques, et de SpaceX, sa société spatiale.

La première entreprise est réglementée par le gouvernement fédéral, la seconde bénéficie d’énormes contrats avec la NASA : son entrée dans la sphère gouvernementale augure aussi de possibles conflits d’intérêts, même si le président élu a assuré que son rôle serait « en dehors » du l’État fédéral lui-même.

Elon Musk mène divers autres projets qui illustrent sa vision techno-futuriste d’une humanité augmentée par la science, destinée à prospérer sur d’autres planètes. Parmi ces projets : Neuralink, une start-up qui vise à connecter directement le cerveau humain à l’ordinateur.

Mégalomane, bourreau de travail, le serial entrepreneur a toujours cultivé une image de patron insoumis, friand de provocations, anti-politiquement correct.

Millionnaire avant 30 ans après avoir vendu un éditeur de logiciels en ligne qu’il avait créé avec son frère, Elon Musk a ensuite fondé X.com, fusionné avec PayPal, puis racheté par eBay en 2002.

« Super génie »

Sa ligne libertaire et ouvertement masculiniste et sa critique virulente de l’immigration le rendent de plus en plus populaire au sein de la droite américaine. Au point de séduire donc Donald Trump, qui l’a qualifié de « super génie » dans son discours de victoire.

Elon Musk a aussi un goût pour les théories du complot : il a par exemple affirmé cette année que le Parti démocrate « importait délibérément des immigrants illégaux » pour augmenter sa base électorale.

Elon Musk lors d’un événement de campagne en soutien à Donald Trump, à Oaks (Pennsylvanie), le 18 octobre 2024 (RYAN COLLERD / AFP)

En juillet, il a annoncé avec fracas qu’il allait déplacer le siège de SpaceX et des politiques progressistes.

Le siège de Tesla y avait déjà déménagé en 2021.

Sur une théorie intéressante selon laquelle seuls les « hommes dominants » devraient prendre les décisions politiques.

En mai 2021, il révèle qu’il est atteint du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Plus récemment, il a déclaré avoir pris de la kétamine, un anesthésique puissant parfois utilisé à des fins stimulantes ou euphorisantes, pour traiter une tendance à la dépression.

Divorcé trois fois, Elon Musk est père de dix enfants, dont un est décédé à 10 semaines. L’une d’elles, une fille transgenre, a déposé une demande officielle pour changer son nom de famille ainsi que son sexe afin de rompre tout lien avec son père.

 
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