Par Arnaud FISCHER et le service infographie.
La Cop29, la conférence de Bakou sur le changement climatique, a lieu du 11 au 22 novembre 2024 en Azerbaïdjan. Les enjeux pour la planète sont énormes. L’édition du soir présente huit graphiques qui permettent de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir pour limiter le réchauffement climatique.
Nous y sommes. La Cop29, la conférence internationale sur le climat organisée sous l’égide des Nations Unies, vient de s’ouvrir à Bakou, en Azerbaïdjan. Du 11 au 22 novembre 2024, les États doivent se mettre d’accord sur un nouvel objectif de financement mondial pour lutter contre le réchauffement climatique. L’année dernière, la Cop28 de Dubaï (Émirats arabes unis) avait été marquée par un accord « historique » sur une transition lente vers l’abandon des énergies fossiles. Mais le chemin à parcourir pour limiter le réchauffement climatique reste immense.
Le sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui sert de référence scientifique aux discussions sur le climat, observe un réchauffement de 1,1°C depuis le début de l’ère industrielle, et attribué aux activités humaines. Les experts soulignent la nécessité d’atteindre la neutralité carbone en 2050 (un équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone de l’atmosphère par les puits de carbone), puis de passer au bilan carbone négatif (lorsque la fabrication d’un produit permet de stocker plus de carbone qu’il n’en libère) , pour avoir une chance de limiter la hausse des températures en dessous de 1,5°C.
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Des objectifs insuffisants
Pour l’instant, les engagements pris par les États lors des précédents sommets sont encore largement insuffisants pour limiter le réchauffement climatique de la planète. Au rythme actuel, il y aura encore plus de 40 % d’émissions en trop dans l’atmosphère pour rester en dessous de 1,5°C en 2100. Les pays doivent alors prendre des engagements fermes et conditionnels et s’y tenir.
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Les grands pollueurs doivent faire plus
La Chine et les États-Unis sont de loin les moins performants. Ensemble, ils représentent plus de 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Et cela risque de continuer ainsi. L’élection du climato-sceptique Donald Trump à la présidence des États-Unis, le 6 novembre, va à l’opposé des politiques visant à réduire ces émissions. Le républicain nouvellement élu souhaite une nouvelle fois quitter l’accord de Paris sur le climat et supprimer l’Agence de protection de l’environnement.
Parmi les autres principaux émetteurs, l’Union européenne a réduit sa part mondiale des émissions de gaz à effet de serre de 7 % en 2023 à 6 % en 2024. A l’inverse, l’Inde passe de 7 % à 8 % des émissions mondiales d’une année sur l’autre. .
Les plus riches sont ceux qui polluent le plus
Ce n’est pas nouveau, les plus gros pollueurs sont les plus riches. Les 1% les plus riches ont émis, en 2019, 76 tonnes de CO2 par an et par personne en moyenne alors que, dans le même temps, les 50 % les plus pauvres de la population mondiale ne rejetaient qu’une tonne par an et par personne en moyenne. Plus éloquent encore, les 0,1 % les plus riches émettaient encore 216 tonnes de CO en 2019.2 par an et par personne en moyenne.
Selon le rapport d’Oxfam, publié le 20 novembre 2023 en amont de la Cop28 de Dubaï et cité par le quotidien britannique Le Gardien, “l’élite des pollueurs, composée de 77 millions de personnes qui gagnent plus de 140 000 dollars [131 840 euros] par an, était responsable de 16% des émissions de dioxyde de carbone en 2019 ».
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Accélérer la transition énergétique
Avec un objectif de neutralité carbone en 2050, la transition énergétique jouera un rôle essentiel. Il faut réduire autant que possible le recours aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), principales causes du changement climatique, et encourager l’exploitation des énergies renouvelables. S’il est possible de se passer du charbon d’ici 2050, cela est moins probable pour le pétrole et le gaz, encore très présents dans notre société actuelle.
S’engager pour la neutralité carbone
Sans engagements fermes et conditionnels des États, la température globale de la planète dépassera certainement 1,5°C par rapport à l’époque préindustrielle. Pire encore, rester en dessous de 2°C serait presque impossible.
Mais si toutes les parties prenantes s’engagent en faveur de la neutralité carbone, il reste encore un peu d’espoir, notamment pour rester en dessous de l’objectif des 2°C. Celui de 1,5°C resterait compliqué à atteindre.