Les blocages d’agriculteurs en colère reprennent en France et devraient s’intensifier la semaine prochaine.
La confédération paysanne appelle à un rassemblement contre l’accord UE-Mercosur devant le ministère de l’Économie et des Finances le 13 novembre.
La FNSEA, de son côté, appelle les agriculteurs à manifester le 15 novembre.
Les agriculteurs français sont prêts à descendre à nouveau dans la rue. Moins d’un an après un mouvement d’ampleur, la mobilisation agricole repart en France et devrait s’accentuer dans les prochains jours. En cause, entre autres, le sentiment que les mobilisations de l’hiver 2024 n’ont pas beaucoup changé et que les promesses faites n’ont pas été rompues. Par ailleurs, la possible signature de l’accord commercial du Mercosur et les aléas climatiques contribuent à exacerber le mécontentement de la profession.
Dès la mi-octobre, l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA a appelé à des actions nationales une fois les semailles d’hiver terminées.« à partir de mi-novembre ». TF1info fait le point sur ce que l’on sait, pour le moment, des actions prévues dans les prochains jours.
Rassemblement devant Bercy le 13 novembre
La Confédération Paysanne, troisième force syndicale et héritière des luttes altermondialistes, a déjà annoncé qu’elle prévoyait des actions contre le « accords de libre-échange » ou « l’accaparement des terres par les sociétés énergétiques ».
Dès ce mercredi 13 novembre, elle appelle à un rassemblement contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) dès midi devant le ministère de l’Économie et des Finances, à Paris.
« Reprise des actions » le 15 novembre
En déplacement à Toulouse le 31 octobre, Arnaud Rousseau, le président de la Fédération nationale des syndicats d’opérateurs (FNSEA), a appelé à “la reprise des actions” Vendredi 15 novembre, comme les Jeunes Agriculteurs, avec manifestations et blocages.
Les deux syndicats agricoles réclament toujours un revenu décent et refusent catégoriquement la signature de l’accord UE-Mercosur.
« Révolte agricole » à partir du 19 novembre
La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole de France, promet « une révolte agricole » à partir du 19 novembre, appelant les agriculteurs à manifester ce jour-là devant les préfectures. Dans un communiqué de la Coordination rurale Lot-et-Garonne diffusé le 4 novembre et signé par les deux coprésidents, Karine Duc et José Perez, CR47 appelle à une mobilisation totale.
Une manifestation devant la préfecture d’Agen a été reportée et fixée au 19 novembre pour laisser le temps aux agriculteurs de s’organiser. « Nous devons prendre des mesures à long terme, avec un impact total » a indiqué José Pérez, l’un des coprésidents de CR47, à nos confrères de La Dépêche du Midi .
« Blocage du fret alimentaire » à partir du 20 novembre ?
Cette manifestation du 19 novembre vise à « demander un dernier sursaut au gouvernement », précise la Coordination rurale, soulignant que « sans décision forte et immédiate de l’Etat d’ici là »les agriculteurs pourraient organiser un blocus, à partir du 20 novembre, de « Du fret alimentaire français, pour donner au gouvernement un avant-goût de ce que sera notre pays demain, sans agriculteurs ».
-
Lire aussi
Agriculteurs en colère : pourquoi la mobilisation reprend un peu partout en France
Pour rappel, l’hiver dernier, la colère agricole avait entraîné un blocage des autoroutes pendant plusieurs semaines dans la plupart des départements, au point de paralyser la banlieue parisienne.
Ce mardi matin, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, qui a déclaré “comprendre” La colère des agriculteurs a lancé quelques avertissements sur TF1. “Il ne faut (…) pas de violences contre la police, pas de dégradations des biens publics car c’est finalement le contribuable qui paie, pas de désordre à l’approche des fêtes de Noël si importantes pour nos petits commerçants, nos artisans”, a-t-elle notamment déclaré. « Il faut pouvoir transporter de la nourriture, (…) servir les commerces auprès desquels les Français s’approvisionnent. (…) J’invite tout le monde à être responsable», a-t-elle ajouté, appelant à ne pas «ne pas rompre ni détériorer (le) lien entre les Français et les agriculteurs».